Le pétrole recule à New York, malgré la hausse des tensions sur l'Ukraine
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril, dont il s'agissait du dernier jour de cotation, a glissé de 94 cents, à 99,43 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'est hissé à 106,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 60 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Le marché a eu la gueule de bois après les annonces de la Fed (la Réserve fédérale américaine) mercredi et de sa présidente, Janet Yellen au cours d'une conférence de presse, a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.
Mme Yellen a surpris en laissant entendre que le resserrement des taux d'intérêt pourrait intervenir bien plus tôt que prévu, ce qui a provoqué une hausse du dollar (et) sur l'ensemble des matières premières, dont le pétrole, a précisé John Kilduff, de Again Capital.
Le dollar a atteint jeudi son plus haut niveau en deux semaines face à l'euro.
Or, la hausse du billet vert pèse sur l'appétit des acheteurs en actifs libellés dans cette monnaie, comme l'or noir, pour les acheteurs munis d'autres devises.Mme Yellen a indiqué qu'il pourrait être nécessaire de remonter les taux d'intérêt environ six mois après la fin des dernières injections de liquidités de la Fed, suggérant un resserrement dès la mi-2015.
D'autre part, il y a eu des développements très intéressants aujourd'hui sur la crise ukrainienne, a relevé Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Le ton s'est encore durci dans la crise ukrainienne entre les Occidentaux et la Russie: le président Barack Obama a annoncé de nouvelles mesures punitives contre le pays, qui a publié sa propre liste de sanctions contre des responsables américains quelques minutes seulement après.
Les nouvelles sanctions américaines visent notamment le milliardaire Gennady Timtchenko, le cofondateur de la société de commerce d'hydrocarbures Gunvor, basée en Suisse.
Cela pourrait jouer sur le marché de l'énergie. (...) Mais c'est surtout un geste symbolique, l'envoi de signaux vers la Russie et ses oligarques, a estimé M. Smith.
Les sanctions n'ont jusqu'ici pas perturbé les secteurs du pétrole et du gaz mais certains craignent une escalade, selon des analystes.
La baisse des prix a cependant été limitée par l'annonce mercredi par le département américain à l'Énergie (DoE) d'une baisse des stocks du terminal de Cushing (Oklahoma, centre-sud), pour la septième semaine consécutive. Le terminal pétrolier contient l'or noir qui sert de référence au WTI.