Le pétrole hésite, entre crise ukrainienne et hausse du dollar
Vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 106,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 42 cents, à 99,95 dollars.
Le ton s'est encore durci jeudi dans la crise ukrainienne entre les Occidentaux et la Russie, qui a répliqué du tac au tac à l'annonce d'un durcissement des sanctions américaines et européennes.
La Russie a publié sa propre liste de sanctions contre des responsables américains, quelques minutes seulement après l'annonce par le président Barack Obama de nouvelles mesures punitives.
De leur côté, les Européens vont s'entendre sur l'annulation de la prochaine réunion UE-Russie prévue en juin à Sotchi, où la tenue du G8 semble également très menacée, à défaut de sanctions économiques. Les sanctions n'ont jusqu'ici pas perturbé les secteurs du pétrole et du gaz mais certains craignent une escalade, selon des analystes.
De son côté, le WTI restait pénalisé par le renforcement de la monnaie américaine. Le dollar, qui a atteint jeudi son niveau le plus fort en deux semaines face à l'euro, bénéficiait des propos de la veille de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, qui a suggéré une remontée des taux d'intérêt mi-2015.
Or, le renforcement de la monnaie américaine rend le baril libellé en dollar plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Toutefois, les propos de Janet Yellen ont également eu pour effet de rassurer les investisseurs sur l'économie américaine, soulignait Joe Conlan, analyste du cabinet Inenco, ce qui était de nature à soutenir le brut, étant donné que les États-Unis sont le premier consommateur mondial d'or noir.
Enfin, l'annonce d'un nouveau recul de près d'un million de barils des stocks de brut à Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis) la semaine dernière a été bien reçue par les investisseurs mercredi.
Ces stocks ont décliné de 29% (12 millions de barils) au cours des sept dernières semaines, tombant vendredi dernier à leur plus bas niveau depuis début 2012, selon les chiffres de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).
Les réserves de Cushing, qui servent de référence au WTI, avaient grimpé à des niveaux record l'année dernière, pesant ainsi sur le prix du brut américain.
Le recul des réserves de Cushing devrait s'accélérer alors que les capacités de l'oléoduc Seaway, qui achemine des réserves du terminal pétrolier vers les raffineries du golfe du Mexique, devraient être doublées d'ici mai ou juin.