Le brut se replie fortement dans un marché sur ses gardes
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 114,07 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,05 USD par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 96 cents, à 109,57 USD.
"Le prix du Brent a fortement reculé lundi, entraînant le WTI dans sa baisse, les investisseurs réalisant que le risque d'une attaque imminente en Syrie n'est pas aussi important qu'ils craignaient", estimait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Les craintes qu'une intervention militaire américaine en Syrie ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, qui représente 35% des exportations pétrolières mondiales, a poussé les prix du brut à la hausse ces derniers jours.
Le WTI a ainsi atteint vendredi 110,53 USD, son plus haut niveau de clôture depuis mai 2011.
Le président Barack Obama et le secrétaire d'Etat John Kerry vont tenter dans les prochains jours de convaincre les élus républicains et démocrates, qui effectuent leur rentrée politique à Washington, de voter le recours à la force contre le régime de Damas, accusé d'avoir eu recours à des armes chimiques contre des populations civiles.
Un premier vote important pourrait intervenir au Sénat mercredi tandis qu'à la Chambre des représentants, les dirigeants républicains prévoient simplement un vote "dans les deux semaines".
De son côté, le président syrien Bachar al-Assad a prévenu lundi les Américains que s'ils frappaient la Syrie, ils "en paieraient le prix", soulignant que la situation pourrait devenir imprévisible dans une région "perpétuellement au bord de l'explosion".
"En raison des prix élevés (du brut) et de l'incertitude autour de la Syrie, l'évolution du marché pétrolier est très difficile, si ce n'est impossible, à prédire. Le marché reste haussier mais cela peut changer très rapidement en fonction de l'issue du vote au Congrès américain", prévenait Fawad Razaqzada.
"En plus de (la situation en Syrie), il y a des inquiétudes renouvelées sur la demande après la publication vendredi de données sur l'emploi américain plus faibles que prévu et l'annonce ce weekend que les importations chinoises de brut ont décliné de 18% en août (par rapport à juillet)", ajoutait l'analyste de GFT Markets.
Les Etats-Unis et la Chine sont respectivement le premier et le deuxième consommateur mondial d'or noir, ce qui explique que la moindre inquiétude sur leur économie fasse craindre un recul de la demande mondiale de brut.
afp/jh
(AWP / 09.09.2013 18h30)