le brut hésite, miné par une forte hausse des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 109,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 14 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 17 cents à 96,17 dollars.
Les prix du baril peinaient à dégager une direction claire, fluctuant dans une fourchette étroite dans un marché sans gros volume d'échanges.
A l'approche d'un week-end pascal prolongé, le manque d'enthousiasme des opérateurs "reflète probablement leur révision des perspectives de la demande américaine de brut après des indicateurs mitigés aux Etats-Unis et des chiffres décevants sur les stocks pétroliers" du pays, estimait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Ainsi, selon des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) publiés mercredi, les réserves de brut aux Etats-Unis ont grimpé de 3,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 22 mars, un bond près de cinq fois plus important que la hausse prévue par les analystes.
Ces stocks avaient enregistré un recul inattendu la semaine précédente, mais avaient gonflé d'environ 23 millions de barils en deux mois, ce qui avait alimenté les inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux États-Unis et plombé le cours du WTI.
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont de leur côté reculé de 4,5 millions de barils et les réserves d'essence de 1,6 million de barils, dans les deux cas des replis plus forts qu'attendu, qui reflétaient l'accélération de la cadence des raffineries après une période de maintenance au sortir de l'hiver.
Par ailleurs, "les prix du pétrole subissaient la pression d'un dollar toujours obstinément orienté à la hausse, et qui ne cesse d'étendre ses gains face à un euro rongé par les inquiétudes sur la zone euro", poursuivait M. Razaqzada.
L'euro a ainsi glissé mercredi sous 1,28 dollar pour la première fois en quatre mois, et ce vif renchérissement du billet vert contribuait à pénaliser les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs redoutent de voir réitéré ailleurs dans la zone euro le plan de sauvetage de Chypre (comprenant une restructuration bancaire drastique et une forte ponction sur les dépôts les plus élevés), tout en s'inquiétant par ailleurs toujours de la fermeture prolongée des banques chypriotes.
De plus, "une salve de données économiques négatives en provenance d'Europe, de la confirmation du recul du PIB au Royaume-Uni et en France, à la baisse de l'indice de confiance en zone euro ou aux faibles ventes de détails en Espagne et en Italie" contribuait aussi aux craintes des investisseurs sur la solidité de l'économie de la zone euro et donc sur la solidité de la demande énergétique de la région, remarquait Matt Smith, de Schneider Electric.
rp
(AWP / 27.03.2013 18h36)