Le brut hésite, dans un marché prudent à la veille de l'emploi américain
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 110,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 23 cents à 90,66 dollars.
Le marché du pétrole reprenait son souffle, après avoir été miné mercredi par les chiffres hebdomadaires du département de l'Energie américain (DoE), faisant état d'un bond de 3,8 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, une hausse presque huit fois plus forte qu'attendu par les analystes.
Ces stocks avaient déjà augmenté de près de 17 millions de barils au cours des six semaines précédentes, ravivant les craintes d'une surabondance d'or noir dans le pays, et sur la demande énergétique du premier consommateur mondial de pétrole.
"Le Brent comme le WTI ont accéléré leur repli mercredi après cette hausse, qui s'explique par un net ralentissement de la cadence des raffineries", mais "la demande pétrolière dans son ensemble (dont a fait état le DoE) était tout de même relativement encourageante et les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont reculé bien plus que prévu", ce qui atténuait quelque peu la déception des opérateurs, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon lui, le marché devrait se montrer attentiste jeudi "alors que l'attention des opérateurs va se tourner vers le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis", publié vendredi et traditionnellement considéré comme un baromètre crucial de la vigueur de la reprise économique dans le pays.
Mercredi, les chiffres plus encourageants que prévu de l'enquête mensuelle du cabinet ADP sur l'emploi dans le secteur privé américain avaient été perçus comme un signal positif avant le rapport officiel de vendredi.
Les cours du baril étaient par ailleurs aidés jeudi par un fléchissement du dollar face à l'euro, dans un marché guettant une décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) -ce qui contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les détenteurs d'autres devises.
"La fragilité de la zone euro", alors que persistent de fortes incertitudes politiques en Italie après une élection ayant abouti à une impasse, "a le potentiel de miner considérablement le moral des investisseurs (...) Cela reste une épée de Damoclès toujours présente, quand les marchés font une pause pour reprendre leur souffle", soulignait de son côté David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le marché continuait d'autre part à s'interroger sur l'impact de la mort à 58 ans de Hugo Chavez mardi à Caracas, le Venezuela disposant des réserves de brut les plus importantes au monde et étant l'un des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mais dont le secteur pétrolier est nationalisé et sous-capitalisé.
Les analystes estiment que Caracas ne devrait pas modifier sa politique pétrolière dans l'immédiat, mais la perspective d'une ouverture accrue à plus long terme pourrait encourager les investissements des compagnies étrangères et doper l'offre d'or noir du pays.
fah
(AWP / 07.03.2013 12h46)