Le brut tente de se reprendre, après deux séances de chute
Vers 17H00 (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 114,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour l'échéance d'avril, dont c'est le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 3 cents à 92,81 dollars.
Les cours du baril avaient dégringolé mercredi et jeudi, glissant à des niveaux plus vus depuis trois semaines à Londres et depuis début janvier à New York, dans un marché craignant notamment une fin prématurée du soutien énorme apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie américaine.
En effet, les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution ont révélé mercredi que certains dirigeants de la Fed s'inquiétaient du cap actuel de sa politique monétaire, suggérant une possible diminution plus rapide que prévu de ses rachats d'actifs.
"Les prix ont tenté de rebondir un petit peu, mais se sont en fait stabilisés non loin de leurs plus bas" de jeudi, observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC, relevant que même les gains du Brent "étaient tout de même très menus par rapport aux grosses pertes des deux derniers jours".
De fait, si les ventes massives de mercredi et jeudi sur les marchés pétroliers apparaissaient excessives et suscitaient quelques achats à bon compte de la part d'investisseurs opportunistes, "il n'y a eu aucun nouveau catalyseur qui aurait pu alimenter un rebond (plus soutenu) des cours", notait M. Hewson.
D'autant que, en dépit d'un rebond des places boursières européennes, la prudence restait de mise parmi les opérateurs, hantés par les incertitudes politiques liées aux élections législatives en Italie dimanche et lundi, dont l'issue pourrait déterminer le sort des réformes économiques dans le pays.
Toutefois, l'espoir de voir les tensions autour du programme nucléaire iranien, soupçonné d'avoir des visées militaires, s'apaiser lors de la reprise des négociations la semaine prochaine entre Téhéran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) était quelque peu terni par un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'AIEA a indiqué jeudi que l'Iran avait commencé l'installation de centrifugeuses plus modernes sur le site d'enrichissement d'uranium Natanz (Iran, centre) -- ce que la diplomatie américaine a qualifié jeudi d'acte de "provocation".
"Le devenir de la prime de risque qui gonfle le cours du Brent pourrait dépendre des négociations entre l'Iran et les grandes puissances le 26 février" car une avancée dans les pourparlers diminuerait les tensions géopolitiques et donc les risques de perturbations de l'offre d'or noir dans la région, soulignait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
rp
(AWP / 22.02.2013 18h30)