Le brut rebondit timidement à New York, dans un marché toujours nerveux
(reprise de vendredi soir)
New York - Les prix du pétrole ont légèrement rebondi vendredi à New York, aidés par des achats à bon compte après avoir nettement chuté au cours des dernières séances, dans un marché nerveux à l'approche d'échéances clefs aux Etats-Unis et en Europe la semaine prochaine.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'était le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, a avancé de 29 cents à 93,13 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 114,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Les cours pétroliers ont amorcé un mouvement timide de rebond, portés par "des achats à bon compte qui ont fait suite à une chute vertigineuse des cours cette semaine", a noté John Kilduff, de Again Capital.
Les prix ont chuté de plus de 4,50 dollars à New York au cours des deux dernières séances, glissant à des niveaux plus vus depuis début janvier, et depuis trois semaines à Londres, dans un marché craignant notamment une fin prématurée du soutien énorme apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie américaine.
En effet, des minutes de l'institution ont révélé mercredi que certains dirigeants de la Fed s'inquiétaient du cap actuel de sa politique monétaire, ce qui a été interprété comme un signe qu'elle pourrait diminuer plus tôt que prévu ses rachats d'actifs.
"Cela aurait un effet nettement baissier pour les actifs pétroliers, le cours de l'or, ou même pour le marché des actions", a souligné Michael Lynch, de Strategic Energy and Economic Research.
Dans ce contexte, la "semaine prochaine sera particulièrement stressante avec notamment une intervention du (président de la Fed) Ben Bernanke devant le Congrès" américain mardi et mercredi au sujet de la politique monétaire américaine, a poursuivi M. Kilduff.
"Il y sera assommé de questions" et toutes ses réponses seront susceptibles d'avoir un impact important sur les marchés financiers, a-t-il ajouté.
Les courtiers ne perdront pas non plus de vue, selon lui, l'approche de la date d'entrée en vigueur de coupes automatiques drastiques dans le budget américain, faute d'accord au Congrès, le 1er mars.
La prudence restait aussi de mise à quelques jours des élections législatives en Italie dimanche et lundi, dont l'issue pourrait déterminer à la fois le sort des réformes économiques dans le pays et la poursuite d'une relative accalmie sur les marchés financiers vis-à-vis de la zone euro.
En outre, sur le front géopolitique, l'espoir de voir les tensions autour du programme nucléaire iranien, soupçonné d'avoir des visées militaires, s'apaiser lors de la reprise des négociations la semaine prochaine entre Téhéran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) était quelque peu terni par un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'AIEA a indiqué jeudi que l'Iran avait commencé l'installation de centrifugeuses plus modernes sur le site d'enrichissement d'uranium Natanz (Iran, centre) -- ce que la diplomatie américaine a qualifié jeudi d'acte de "provocation".
rp
(AWP / 25.02.2013 06h21)