Hausse soutenue par les espoirs de mesures de relance de la Fed
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 96,22 dollars, en hausse de 17 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet gagnait 84 cents à 84,11 dollars.
"Les spéculations sur de nouvelles mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed)" pour donner un coup de pouce à une croissance économique à la peine aux Etats-Unis, "a permis de soutenir les cours du brut", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Alors que le comité de politique monétaire de la Fed a entamé mardi une réunion de deux jours, "certains opérateurs s'attendent toujours à un soutien de l'institution à l'économie, capables de donner un coup de fouet aux marchés financiers", notait de son côté Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
De telles mesures, prenant notamment la forme d'injections de liquidités dans l'économie, ont pour effet de stimuler les investissements dans les matières premières, mais également de diluer la valeur du dollar.
Cet affaiblissement du billet vert, qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises, contribue habituellement à doper les cours du baril.
Mais le rebond des prix du pétrole restait cependant modéré mardi par les inquiétudes persistantes sur la situation de la zone euro, alors que "l'attention des opérateurs se porte désormais non plus sur la Grèce mais sur l'Espagne", soulignait M. Jakob.
Signe de la défiance des investisseurs, les taux de rendement des obligations à 10 ans espagnoles ont franchi lundi le seuil de 7%, pour la première fois depuis l'entrée du pays dans la zone euro, un niveau considéré par beaucoup comme ingérable à moyen terme.
"Avec un tel taux, ce ne sont pas seulement les banques espagnoles qui auront besoin d'un plan de sauvetage", mais le pays tout entier, estimait M. Jakob.
Par ailleurs, si le pays est parvenu à lever mardi 3,040 milliards d'euros à 12 et 18 mois, un montant légèrement supérieur à l'objectif, il a dû concéder des taux d'intérêt en très forte hausse.
Les investisseurs étaient de surcroît attentifs à la poursuite mardi des négociations, entamées la veille à Moscou, entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Les discussions se sont interrompues lundi sur le constat de positions "difficilement compatibles" selon l'expression du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, et une source diplomatique iranienne citée par l'agence de presse officielle iranienne Irna faisait état mardi de "difficultés" dans les négociations.
Les grandes puissances cherchent à faire céder l'Iran sur son programme nucléaire, qu'elles soupçonnent d'avoir des visées militaires, en échange d'un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.
Un embargo de l'Union européenne (UE) contre le brut iranien, décidé en janvier, doit entrer entièrement en vigueur au 1er juillet.
jq
(AWP / 19.06.2012 18h30)