Le brut finit en hausse à New York malgré les chiffres décevants du PIB
(reprise de vendredi soir)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en hausse vendredi en dépit de chiffres du PIB décevants aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, le marché prolongeant la hausse des derniers jours car toujours plus confiant en une intervention de la Réserve fédérale.
Le baril de WTI "light sweet crude" pour livraison en juin a terminé à 104,93 dollars, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de jeudi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a reculé à 119,83 dollars, perdant 9 cents par rapport à la clôture de jeudi.
"Les nouvelles économiques n'ont pas été particulièrement bonnes aujourd'hui, en particulier le PIB, mais il y a eu des développements intéressants au cours de la semaine, comme les ventes de maison ou la réunion du FOMC", le Comité de politique monétaire de la Fed, a déclaré Tom Bentz, de BNP Paribas.
La croissance économique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, a ralenti nettement au premier trimestre, selon la première estimation officielle du PIB américain de l'hiver publiée vendredi.
Par rapport au trimestre précédent, le produit intérieur brut du pays a augmenté de 2,2% en rythme annualisé de janvier à mars après avoir progressé de 3,0% pendant les trois mois d'automne, a indiqué le département du Commerce.
Le chiffre du ministère est inférieur à l'estimation médiane des analystes, qui donnait un taux de croissance de 2,5% au premier trimestre.
Ces statistiques ont mis le marché "sous pression", mais les cours se sont maintenus car les investisseurs estiment que la Fed n'aura plus d'autre choix que d'intervenir: "une mesure d'assouplissement monétaire est attendue pour les prochains mois, sans doute juillet, avant l'élection" présidentielle américaine, a déclaré John Kilduff, analyste chez Again Capital.
Le patron de la Fed, Ben Bernanke, a évoqué mercredi la possibilité d'un assouplissement monétaire supplémentaire si besoin était. De telles mesures se traduisent habituellement par des injections de liquidités dans la première économie mondiale qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert.
Un dollar faible est avantageux pour les investisseurs étrangers, munis d'autres devises.
Dans le reste de l'actualité financière, la crise européenne de la dette est revenue hanter les opérateurs avec la décision de l'agence de notation Standard and Poor's (S&P) d'abaisser de deux crans la note de solvabilité financière de l'Espagne, de "A", à "BBB+", en raison des "risques importants" pesant sur la croissance économique du pays.
"L'abaissement de la note espagnole par Standard & Poor's a mis un terme à l'optimisme qui soutenait jeudi le marché du pétrole", ont noté les analystes de Commerzbank.
"L'agence de notation croit que la contraction de l'économie espagnole laisse présager que le gouvernement ne va pas tenir ses objectifs budgétaires et qu'il va devoir organiser un nouveau plan de sauvetage du secteur bancaire", a analysé Tamas Varga, du courtier PVM.
La décision de S&P "ouvre une période de nervosité accrue pour la zone euro", détournant les opérateurs des actifs jugés plus risqués, dont le pétrole, a-t-il souligné.
"S'ils ne sont plus soutenus par les autres marchés financiers, les prix du pétrole vont s'affaiblir, minés par l'apaisement des tensions géopolitiques et l'existence d'un important surplus de production qui ne va faire que grossir dans les mois qui viennent" à l'échelle mondiale, ont remarqué les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 30.04.2012 06h21)