En léger recul, pénalisé par un renchérissement du dollar
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 102,27 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 7 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Il était monté jeudi jusqu'à 103,37 dollars, son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008, avant d'effacer ses gains et de tomber jusqu'à 101,59 dollars dans l'après-midi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait quant à lui 22 cents à 90,64 dollars.
Les cours du baril étaient plombés par une brusque hausse de la monnaie américaine face à l'euro, qui réduit la rentabilité des achats de brut libellés en dollars.
Le billet vert était soutenu par des indicateurs américains meilleurs que prévu: les nouvelles inscriptions au chômage ont ainsi fortement reculé aux Etats-Unis dans les derniers jours de janvier, des chiffres de bon augure à la veille de la publication du très important rapport mensuel sur l'emploi.
Par ailleurs, la productivité s'est amélioré au quatrième trimestre 2010 de façon plus conséquente que prévu et l'activité dans le secteur des services s'est accélérée aux Etats-Unis en janvier. Le dollar profitait aussi d'une fuite vers les placements sûrs, alors que la situation en Egypte reste tendue.
Bien que le prix du baril ait suivi le marché des changes, les opérateurs des marchés de l'énergie continuaient de suivre avec attention le développement de la contestation en Egypte, devenue le théâtre de violences meurtrières.
La révolte populaire réclamant le départ de Hosni Moubarak a viré mercredi à l'affrontement armé entre opposants et partisans du président égyptien.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais elle abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Moyen-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
"En dépit de la montée en puissance des violences sur le terrain, il est important de noter que la perte de ces routes stratégique affecterait les coûts et la durée des trajets des frets pétroliers, mais cela n'affecterait pas l'équilibre fondamental de l'offre et de la demande" du marché mondial, soulignait Amrita Sen, de Barclays Capital.
En revanche, restaient vives sur le marché "les inquiétudes persistantes sur les tensions politiques en Egypte et des craintes de voir ces manifestations populaires faire tache d'huile en Afrique du Nord et au Proche-Orient", où se trouvent les plus gros producteurs mondiaux de brut, commentaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Des manifestations conséquentes ont ainsi déjà eu lieu en Algérie, en Jordanie et au Yémen.
"Le situation introduit des risques et des incertitudes probablement assez importants pour l'évolution politique au sens large de la région, et on voit le Brent répondre jusqu'à présent assez fidèlement à l'environnement géopolitique, sur fond de hausse de la demande", ajoutait Mme Sen.
ds
(AWP/03 février 2011 18h45)