Le brut en léger rebond, marché attentiste avant l'emploi américain
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 101,80 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, grignotant 4 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Il était monté jeudi jusqu'à 103,37 dollars, son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008, avant d'effacer ses gains et de clôturer en baisse sensible.
Sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait quant à lui de 15 cents à 90,69 dollars.
Le marché apparaissait prudent avant la publication très attendue du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis. Dévoilés mercredi, des chiffres du cabinet de conseil ADP avaient mis en évidence une nette baisse des créations d'emploi dans le secteur privé américain en janvier.
Les cours du baril restaient toutefois soutenus par les tensions en Egypte, alors que des milliers d'Egyptiens se rassemblaient au Caire vendredi pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak.
L'Egypte n'est pas un gros producteur de brut, mais le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Proche-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
"Alors que le monde entier continue de surveiller les troubles en Egypte, la situation est loin d'être au beau fixe dans le reste de la région", relevait Tamas Varga, analyste de PVM Oil Associates, citant notamment les manifestations déjà survenues en Jordanie notamment.
Au Yémen, qui se trouve dans le prolongement du canal de Suez, des dizaines de milliers de partisans de l'opposition ont manifesté jeudi pour réclamer des réformes démocratiques.
"Un coup d'oeil rapide sur la carte" suffit à comprendre pourquoi les préoccupations des opérateurs sont aussi vives, constate Mme Varga: "les pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord ont une production combinée de plus de 26 millions de barils par jour au total, soit plus de 30% de l'offre mondiale".
Les prix du pétrole s'étaient cependant replié jeudi, cédant à la pression d'un soudain renchérissement de la monnaie américaine.
"L'appréciation du dollar a fourni un prétexte pour liquider quelques positions (à l'achat) dans un environnement qui était autrement (à l'exception du marché des changes) favorable aux cours. On peut considérer ça comme une correction inévitable" mais temporaire, explique Tamas Varga.
Les vastes capacités de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est dite prête à réagir au cas où la crise égyptienne affecterait l'offre mondiale de brut, pouvait également contribuer à modérer la nervosité des investisseurs.
cha
(AWP/04 février 2011 12h47)