Le brut progresse, dopé par les déclarations de la Fed
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 78 cents à 100,18 dollars.
La Fed a confirmé mercredi soir le cap de sa politique monétaire et promis le maintien d'une ligne "hautement accommodante" à l'avenir, passant par celui d'un taux directeur "exceptionnellement bas" jusque "fin 2014 au moins", contre mi-2013 comme indiqué jusqu'à présent.
Ces déclarations ont éclipsé les craintes liées à un possible défaut de la Grèce et des chiffres mitigés sur les stocks pétroliers américains.
"Les annonces de la Fed mercredi soir ont revigoré les prix du pétrole, parce qu'une telle politique monétaire va conforter la croissance économique du premier pays consommateur de brut dans le monde", expliquait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Par ailleurs, la Fed laisse la porte ouverte à de nouvelles injections de liquidités dans l'économie: ses déclarations "ont accru la pression sur la monnaie américaine, qui a fléchi face aux autres grandes devises et ce repli du dollar a donné un coup de fouet supplémentaires aux prix du baril", ajoutait M. Pollard.
La dépréciation du billet vert, notamment face à l'euro, rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Sur le front de l'offre, les tensions faisaient leur retour dans le dossier iranien, le Parlement iranien devant examiner prochainement un projet de loi visant à interdire immédiatement l'exportation de pétrole vers l'Europe, en réponse à l'embargo décidé lundi par l'Union européenne (UE) contre Téhéran.
Or, cet embargo ne doit être mis en place que progressivement, d'ici au 1er juillet, afin de laisser les pays européens les plus dépendants au brut iranien (Grèce, Espagne, Italie) le temps nécessaire pour s'assurer des approvisionnements alternatifs.
La menace d'une interruption brutale des exportations pétrolières iraniennes "renforce les risques d'un rétrécissement de l'offre" à court terme, et "estompe de nouveau les inquiétudes persistantes sur l'économie" en Europe comme aux Etats-Unis, commentaient les analystes de Commerzbank.
Malgré ces facteurs favorables aux cours du baril, "les marchés pétroliers restent cependant suspendus à la situation de la zone euro, alors que les négociations entre la Grèce et ses créanciers privés (sur l'allègement de la dette du pays) piétinent et que le Portugal risque toujours d'être à son tour menacé par un défaut de paiement", soulignait Jack Pollard.
Le patron du lobby bancaire mondial IIF, Charles Dallara, est attendu à Athènes ce jeudi pour reprendre les négociations avec le gouvernement grec.
cha
(AWP / 26.01.2012 12h35)