Le brut en hausse à New York après une séance volatile
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont achevé en légère hausse une séance très volatile jeudi à New York, soutenus par les tensions géopolitiques et des indicateurs économiques meilleurs que prévu, qui ont finalement compensé une augmentation inattendue des stocks aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 99,65 dollars sur le New York Mercantile Exchange, en progression de 29 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 45 cents à 108,01 dollars.
Les cours ont connu une évolution en dent de scie, passant dans le rouge en début de séance new-yorkaise pour finalement remonter la pente en fin de journée.
"C'est typique des marchés où les volumes sont faibles. Les échanges sont extrêmement réduits et il ne faut donc pas grand chose" pour provoquer des mouvements marqués, a expliqué Tom Bentz, de BNP Paribas.
Les prix ont été plombés dans la journée par l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut (+3,9 millions de barils) la semaine dernière aux Etats-Unis, mais aussi de ceux de produits distillés (+1,2 million de barils), très suivis en hiver car ils comprennent le fioul de chauffage.
A cette augmentation de l'offre s'est ajoutée une certaine déception sur les marchés après une levée de dette publique en Italie, qui a attiré une faible demande de la part des investisseurs. L'euro est tombé au plus bas depuis 16 mois face au dollar, dont le raffermissement rend le brut moins attractif pour les acheteurs munis d'autres monnaies.
"Après avoir baissé vers les 98 dollars, le marché s'est calmé et s'est repris", a observé Tom Bentz. "La réalité, c'est qu'il se passe beaucoup de choses actuellement au Moyen-Orient et que le marché est nerveux. Quand les prix baissent, il n'y a d'importantes ventes derrière le mouvement. Les opérateurs préfèrent être positionnés à la hausse".
Le général Hassan Salami, numéro deux des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique iranien, a rejeté jeudi la mise en garde des Etats-Unis sur la fermeture du détroit stratégique d'Ormuz, par où transite entre un tiers et 40% du trafic pétrolier maritime mondial.
Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, le marché reste très attentif à la situation, même s'il "est arrivé à la conclusion que la probabilité d'une fermeture du détroit d'Ormuz était faible".
"Le volume d'échanges est très faible, car de nombreux opérateurs sont absents, et il va devenir de plus en plus réduit" avec l'approche d'un nouveau week-end prolongé aux Etats-Unis, où lundi est férié, a-t-il ajouté, relativisant les mouvements du marché.
La remontée des cours du pétrole a également été alimentée par des indicateurs économiques meilleurs que prévu aux Etats-Unis, où l'indice ISM d'activité dans la région de Chicago et les chiffres des promesses de vente de logements sont ressortis meilleurs que prévu.
rp
(AWP / 30.12.2011 06h21)