Le brut accélère ses gains, dans un marché rassuré par la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 111,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,66 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le second jour comme contrat de référence, bondissait de 3,22 dollars à 90,62 dollars.
Il remontait au-dessus du seuil de 90 dollars pour la première fois depuis le 15 septembre, grimpant même vers 15H45 GMT jusqu'à 90,86 dollars - un plus haut depuis début août.
"Aucune solution définitive n'a émergé au sommet européen de dimanche, et il faudra patienter jusqu'à la réunion de mercredi. Mais le monde ne s'est pas écroulé pour autant et le marché reste soutenu par la perspective d'une décision simplement retardée", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Réunis dimanche à Bruxelles, les dirigeants européens ont tracé les grandes lignes d'un plan de sortie de crise de la dette qui menace la zone euro, malgré des désaccords persistants sur les modalités d'un renforcement du Fonds de soutien de la zone euro (FESF).
Ils ont cependant repoussé toute décision à un nouveau sommet européen, prévu mercredi et qui se veut cette fois décisif.
"Il y a eu quelque signaux encourageants sur les grandes lignes de ce plan de sauvetage potentiel, ce qui a apporté un peu de soutien à l'euro" et tirait les places boursières vers le haut, soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré rendait plus attractifs les achats de pétrole, libellé dans la monnaie américaine.
"Mais la situation de la zone euro reste très précaire, et l'incertitude devrait générer pas mal de nervosité dans les échanges sur le marché pétrolier" d'ici à la réunion de mercredi, avertissait Mme Sokou.
"Le niveau des désaccords entre les responsables européens reste extrême et le processus de décision est pour le mieux chaotique", abondait M. Jakob.
Le moral des investisseurs était cependant soutenu par l'espoir d'une reprise de la demande énergétique en Chine, deuxième consommateur de brut dans le monde.
Selon un indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié lundi, au plus haut depuis cinq mois, l'activité manufacturière chinoise est repartie à la hausse au mois d'octobre après trois mois de contraction successifs.
"Cela renforce la confiance du marché et l'appétit pour les actifs jugés plus risqués", dont les matières premières, relevait Myrto Sokou.
Toutefois, "la remontée de l'indice PMI peut apaiser les inquiétudes d'une contraction violente de l'économie chinoise, mais une longue période de ralentissement marqué est toujours à attendre", tempérait Julian Jessop, analyste de Capital Economics.
Par ailleurs, les opérateurs surveillaient la situation en Arabie saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le décès samedi du prince héritier saoudien Sultan ben Abdel, pourrait aiguiser l'attention du marché sur les problèmes de succession à la tête du Royaume saoudien, estimait Commerzbank.
rp
(AWP / 24.10.2011 18h31)