Le brut en baisse à New York, le marché toujours pénalisé par l'Europe
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a ouvert en hausse de 24 cents, avant de lâcher 38 cents à 85,73 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
"Le marché espère qu'un accord soit en vue en Europe", a commenté Bart Melek, de TD Securities, notant toutefois "qu'aucun changement spécifique" n'a été constaté dans le dossier depuis la veille.
Les investisseurs renouaient avec l'attentisme avant un sommet de l'Union européenne (UE) dimanche à Bruxelles, où doit être discuté un renforcement de la capacité du Fonds de secours aux pays en difficultés de la zone euro (FESF) entre 1000 et 2000 milliards d'euros.
L'Allemagne montre de fortes réticences sur la question "et ne semble pas s'être encore entendue avec la France sur la force de frappe du FESF. Ils ne se sont pas encore accordés non plus sur l'étendue du sacrifice qui sera imposé aux créanciers privés de la Grèce", a commenté David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le rôle du FESF dans une recapitalisation des banques européennes fait également toujours débat entre les deux pays. Le président français Nicolas Sarkozy s'est rendu mercredi soir à Francfort pour y rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel mais rien n'a filtré sur la teneur des discussions.
Si aucun accord n'est trouvé "sur les obligations et les banques européennes, une crise comme celle provoquée par la chute de (la banque d'affaire) Lehman Brothers (en 2008, à l'origine de la crise financière) n'est pas à exclure", a noté Phil Flynn de PFG Best Research.
"Et si l'effet domino commence à se propager, il est évident que la demande en pétrole va chuter aussi", a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, l'annonce mercredi d'une chute forte et inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 14 octobre n'a pas réussi à rasséréner les investisseurs sur la solidité de la demande énergétique américaine.
"Le marché est préoccupé par les développements macro-économique et cette chute importante et inattendue n'a eu aucun effet" sur les cours, a confirmé M. Melek.
rp
(AWP / 20.10.2011 15h44)