Hésitation dans un marché prudent - craintes sur la gestion de la crise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 108,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 18 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, abandonnait quant à lui 1,06 dollar à 85,05 dollars.
Les prix fluctuaient dans un marché volatil et indécis, marqué par l'attentisme des investisseurs avant un sommet de l'Union européenne (UE) prévu dimanche à Bruxelles, où doit être discuté un renforcement de la capacité du Fonds de secours aux pays en difficultés de la zone euro (FESF).
L'Allemagne montre de fortes réticences sur la question "et ne semble pas s'être encore entendue avec la France sur la force de frappe du FESF. Ils ne se sont pas encore accordés non plus sur l'étendue du sacrifice qui sera imposé aux créanciers privés de la Grèce", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Les espoirs des opérateurs se sont estompés "alors qu'il devenait clair que les dirigeants européens étaient encore dans le brouillard" à quelques jours d'un sommet crucial, notait M. Hufton.
Des rumeurs d'annulation de ce sommet, qui ont circulé en Allemagne jeudi, n'ont rien fait pour rassurer les marchés. Les dirigeants se retrouveront bien à Bruxelles dimanche, mais ne prendront "vraisemblablement pas" de décision sur le FESF, a indiqué à l'AFP une source proche du gouvernement allemand.
Dans ce contexte, le renchérissement du dollar face à un euro sous pression rendait encore moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les opérateurs digéraient par ailleurs des indicateurs macroéconomiques mitigés aux Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
Le Livre beige de la banque centrale américaine (Fed), publié mercredi, "a encore ajouté à la morosité ambiante, en dépeignant un tableau plutôt inquiétant de l'environnement économique" américain, en signalant une croissance seulement "modeste" ou "légère" dans de "nombreuses régions", rappelait M. Hufton.
Des statistiques publiées jeudi étaient en revanche meilleures qu'attendu, avec notamment une baisse des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations-chômage et une reprise de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats Unis) en octobre, mais n'ont pas suffi à soutenir un marché très prudent.
L'annonce de la mort du l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi n'a pas non plus eu d'impact notable sur les cours.
"Cela change très peu de choses dans les dynamiques du secteur pétrolier libyen sur le terrain", où les divisions politiques et l'ampleur des dégâts aux infrastructures restent d'importants défis, observaient les analystes de Barclays Capital.
Cependant, alors que la production du pays redémarre progressivement, la mort du colonel Kadhafi peut conforter "les perspectives de sécurité et de production pétrolière", dans la mesure où "les compagnies reviendront plus rapidement dans des régions" agitées jusque là par les forces pro-Kadhafi, admettaient ces experts.
ds
(AWP / 20.10.2011 18h41)