Brut en forte hausse, après vote grec et chute des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 111,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 2,99 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2,49 dollars à 95,38 dollars.
Les cours du baril poursuivaient leur progression après l'adoption par le Parlement grec d'un projet de budget pluriannuel marqué par de nombreuses mesures de rigueur, dont la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) font une condition sine qua non pour la poursuite de leur soutien financier au pays.
L'adoption de ce plan d'austérité "ne va pas générer un accroissement significatif de la demande sur le marché du pétrole" mais "cela réduira le risque systémique" d'une contagion de la crise aux autres pays fragiles de la zone euro, estimait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
L'euro confortait ses gains face au dollar après l'issue du vote grec, et la dépréciation du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
Les prix du brut ont par ailleurs encore accéléré leur hausse après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui ont fait état d'une nouvelle forte chute des stocks pétroliers aux Etats-Unis.
Les stocks de brut ont ainsi diminué de 4,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 24 juin, une baisse près de trois fois plus prononcée que ce qu'attendaient les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Ces réserves avaient déjà chuté d'environ dix millions de barils sur les trois semaines précédentes, renforçant l'idée d'une reprise de la consommation américaine à l'orée de l'été.
Leur niveau "arrive désormais en-dessous de leur niveau des années précédentes" à cette saison, relevait Christophe Barret, du Crédit Agricole CIB.
La tendance devrait se poursuivre: "les approvisionnements de brut en provenance du Canada et à destination du Mid-West américain devraient ralentir au cours des prochaines semaines, l'opérateur TransCanada, en charge de l'oléoduc Keystone, ayant annoncé une réduction de 19% de ses livraisons en juillet en raison de travaux de maintenance", ajoutait par ailleurs M. Barret.
Les stocks d'essence ont diminué de 1,4 million de barils, un peu moins qu'attendu mais assez pour rassurer les opérateurs sur l'état de ces réserves, très surveillées en pleine saison estivale, marquée par d'importants déplacements en voiture.
La consommation de carburants enregistre habituellement un pic à l'approche de la fête nationale américaine du 4 juillet.
En revanche, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 300'000 barils, "en ligne avec la faiblesse des indicateurs témoignant d'un ralentissement de l'économie aux Etats-Unis", notait M. Barret.