le brut reprend son souffle après la forte hausse de la veille
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 112,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 36 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 11 cents à 94,66 dollars.
Les cours du baril perdaient une petite partie des gains engrangés la veille, le Brent ayant grimpé mercredi de 3,62 dollars et le WTI de 1,88 dollar.
La marché avait été porté par une nouvelle chute des stocks de brut américains et par l'adoption par le Parlement grec d'un plan d'austérité destiné à garantir la poursuite de l'aide internationale au pays.
La prudence restait cependant de mise avant un second vote, attendu jeudi, sur la mise en oeuvre de ce programme de rigueur, prévoyant 28,4 milliards d'euros d'économies d'ici à 2015, ainsi qu'un plan massif de privatisations.
"Le Parlement n'a pas encore dit son dernier mot sur ce programme, qui pourrait être considérablement amoindri aujourd'hui, à travers les détails de son application", observait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"Le marché devrait rester assez sceptique sur la possibilité que ce plan d'austérité puisse être entièrement mis en oeuvre (...) On se rapproche d'un reflux de la vague d'optimisme sur la Grèce et des nuages potentiels apparaissent à l'horizon. Ce plan n'est pas une véritable solution à la grise grecque", avertissait-il.
Les prix du baril ne parvenaient plus à profiter, comme la veille, de la dépréciation du dollar face à un euro revigoré, propre pourtant à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés dans le monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Soutenu par l'affaiblissement du billet vert, le prix du Brent a regagné depuis le début de la semaine les 10 dollars qu'il avait lâché en fin de semaine dernière après l'annonce par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) qu'elle mettrait sur le marché 60 millions de barils issus des réserves stratégiques de ses Etats-membres.
Mais "les gains réalisés par les prix du brut ces derniers jours ne paraissent pas justifiés" par les fondamentaux du marché, "et étant donné les amples réserves disponibles, il faut envisager un recul des cours dès que l'enthousiasme sur la situation en Grèce sera retombé", observaient les analystes de Commerzbank.
"L'état des stocks pétroliers aux Etats-Unis va probablement être gonflé au cours des prochaines semaines par l'afflux de ce pétrole issu des réserves stratégiques de l'AIE", qui "pourrait alimenter un rebond des stocks commerciaux" des raffineurs, avertissait Commerzbank.
Une hausse des stocks de brut américains envoie habituellement un signal négatif aux marchés sur la robustesse de la consommation énergétique et contribue à peser sur les cours du pétrole.