Les cours du pétrole s'enfoncent, englués par le bond des stocks aux USA
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. pour livraison en août perdait 1,43 dollar à 60,63 dollars après être passé sous le seuil symbolique des 60 dollars en cours de séance.
A New York, le baril de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour livraison en juillet, référence américaine, a perdu quant à lui 1,80 dollars à 51,68 dollars.
En petite baisse durant une bonne partie de la séance, les cours ont brutalement plongé après la diffusion du rapport hebdomadaire sur les stocks américains par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA).
"Le sentiment du marché est qu'on se retrouve avec beaucoup de pétrole et de produits pétroliers entre les mains", a indiqué Kyle Cooper d'IAF Advisors.
Il ne s'agit pas que d'un phénomène passager: les stocks de pétrole brut ont bondi de 44 millions de barils depuis la mi-mars, et ont atteint cette semaine leur plus haut niveau depuis quasiment deux ans.
Mais le bond des stocks n'est qu'en partie responsable du mouvement de déprime observé sur le marché du pétrole ces dernières semaines et le plongeon des prix du brut d'environ 20% sur les six dernières semaines.
Dégringolade
Les récentes montées de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et la menace du président américain Donald Trump d'imposer de nouveaux tarifs douaniers punitifs au Mexique, sont également responsables de cette dégringolade.Ces menaces, qui font notamment peser de nombreuses incertitudes sur l'avenir de la croissance mondiale, "suggèrent que la croissance de la demande en énergie va ralentir", a estimé Kyle Cooper.
Le Fonds monétaire international (FMI) a quant à lui abaissé mercredi sa prévision de croissance pour la Chine, pays traditionnellement moteur de l'économie mondiale et très gourmand en énergie.
Dans ce contexte délicat pour la demande de pétrole brut, les investisseurs sont sur leurs gardes avant une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires. Ils doivent se rencontrer dans les prochaines semaines pour décider de renouveler ou non leur accord de limitation de la production après la fin du premier semestre.
Si le marché continue d'évoluer autour des niveaux actuels au moment de la réunion", le cartel va "devoir encore abaisser leur production ou faire face à des prix trop bas", ont estimé les analystes de ING.
(c) AwP