Le cours poursuit son recul, en dépit d'une nouvelle chute des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 118,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,91 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 90 cents à 98,47 dollars.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks nationaux d'hydrocarbures ne parvenaient pas à rasséréner les opérateurs, en dépit d'une chute de 3,4 millions de barils des réserves de brut la semaine dernière, six fois plus importante que prévu par les analystes.
"Ces chiffres reflètent probablement l'interruption des approvisionnement venant du Canada" après la fermeture début juin de l'oléoduc de Keystone, d'une capacité de 590'000 barils par jour, soulignait dans une note Christophe Barret, analyste du Crédit Agricole-CIB.
Selon lui, le rapport du DoE n'était pas "particulièrement positif", montrant notamment "un recul surprise de l'activité des raffineries alors qu'on attendait une nette accélération de leurs cadences après leur période de maintenance en avril-mai".
Autre signal décevant pour le marché, les stocks d'essence, très surveillés à l'approche de la saison estivale des grands déplacements en voitures, ont enregistré une hausse de 600'000 barils, un peu plus qu'attendu, tandis que les produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) se stabilisaient.
"La faiblesse de la demande des produits distillés apparaît en ligne avec les indicateurs récemment publiés, montrant un ralentissement de l'économie américaine au deuxième trimestre 2011", commentait M. Barret.
Deux indicateurs décevants ont renforcé mercredi la nervosité du marché: l'activité industrielle dans la région de New York, mesurée par l'indice Empire State, a brutalement chuté en mai, et le même mois, l'indice des prix à la consommation a progressé plus que prévu, à son plus haut niveau depuis octobre 2008.
"Les prix du pétrole ont encore du potentiel pour baisser davantage. Les indicateurs (...) ne traduisent pas précisément une embellie de l'économie américaine", relevait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
"Il y a chaque jours de nouveaux signes indiquant que les entreprises se préparent à des temps difficiles. Cela n'encourage pas à l'optimisme sur les perspectives" de la demande pétrolière américaine, a-t-il ajouté.
Enfin, un net renchérissement du dollar, face à un euro affaibli par la crise grecque, contribuait à rendre encore moins attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine.
Par ailleurs, l'écart de prix entre le baril de Brent échangé à Londres et celui du WTI, coté à New York, les deux cours de référence des marchés pétroliers, continuait d'évoluer autour de 20 dollars, après avoir atteint mardi un niveau record à près de 23 dollars.
Alors que le marché pétrolier aux Etats-Unis est caractérisé par des stocks historiquement élevés, le Brent reflète l'état des marchés européens et asiatiques, et les tensions sur l'offre générées notamment par les violences dans le monde arabe et le conflit en Libye.