Entraîné par les marchés boursiers, le pétrole reprend son plongeon
"On savait déjà que l'offre de brut sur le marché mondial était abondante avec la production des trois grands géants que sont les États-Unis, l'Arabie saoudite et la Russie, à des niveaux records", rappelle Robert Yawger de Mizuho.
"Mais maintenant, alors que les marchés boursiers sont en train de plonger, on a aussi le sentiment que la demande va baisser dans la mesure où les gens n'auront plus autant d'argent dans leurs poches", ajoute-t-il.
Le baril de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour février, la référence aux États-Unis, a perdu 2,29 dollars pour terminer à 45,88 dollars, son plus bas niveau depuis juillet 2017. Il a abandonné 40% depuis début octobre.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a clôturé à 54,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,89 dollars par rapport à la clôture de mercredi et au plus bas depuis septembre 2017. Il a perdu 37% en un peu plus de deux mois.
"La situation n'est pas bonne, les investisseurs se retirent en masse du marché, ou alors parient sur une baisse", avance M. Yawger.
Doutes sur l'OPEP
Alors que le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. avait chuté de 6,6% et le Brent de 5,6% mardi, les cours avaient un peu rebondi mercredi grâce notamment à une nette baisse des stocks de produits distillés aux États-Unis.
"Mais ce sentiment positif n'a pas duré longtemps, le retour de l'aversion au risque sur les marchés des actions entraînant les prix du pétrole à leur plus bas de l'année", constatent les analystes de Commerzbank.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires ont en effet convenu au début du mois de réduire leurs extractions d'environ 1,2 million de barils par jour (mbj), pour enrayer la chute des prix du baril d'or noir.
Mais ces coupes ne seront mises en oeuvre qu'à partir de janvier. Et les marchés semblent de plus en plus douter de la capacité de l'OPEP à vraiment endiguer le flux de pétrole.
Et ce, au moment où les nuages sur la croissance économique mondiale s'amoncellent.
"On est en pleine guerre commerciale, les marchés des actions s'effritent, la Banque centrale américaine ne gère pas du tout, et on va peut-être se retrouver avec une paralysie partielle des administrations aux États-Unis", énumère M. Yawger. "Tous ces facteurs négatifs déboulent au même moment et pèsent, du coup, fortement sur les prix."
(c) AFP