Le pétrole baisse lourdement après des chiffres décevants aux USA
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a perdu 1,97 dollar à 50,44 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a cédé 1,96 dollar à 52,93 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange.
Après la publication en cours de séance des chiffres hebdomadaires sur l'offre par le département américain de l'Energie (DoE), avec effectivement un déclin peu marqué des réserves de brut, les cours se sont orientés dans le rouge et n'ont cessé d'accélérer leur chute jusqu'à la clôture.
Plutôt que les chiffres sur les réserves de brut, "ce sont les chiffres sur l'essence qui ont constitué l'élément déclencheur à la baisse", a pour sa part jugé Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Alors que les stocks d'essence reculaient systématiquement depuis plus de deux mois et que les analystes s'attendaient à nouveau à une baisse, ils ont rebondi de deux millions de barils.
"Et quand on creuse, il y a d'autres éléments inquiétants comme le chiffre sur la production", a poursuivi M. Yawger.
La production américaine ne cesse d'avancer depuis des mois et elle a de nouveau observé une hausse de 17.000 barils par jour (bj) la semaine dernière, se rapprochant dangereusement de ses plus hauts niveaux historiques.
Bond des importations
Les compagnies locales ont manifestement profité de la brèche ouverte par la mise en place depuis janvier de plafonds de production chez d'autres pays que les Etats-Unis, en premier lieu les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
"En d'autres termes, l'OPEP n'a abaissé sa production que pour voir celle des Etats-Unis probablement battre un record", a ironisé M Yawger.
Les analystes craignent que cette situation ne fasse rien pour encourager le cartel à prolonger ces quotas au-delà de fin juin, leur actuelle date d'expiration.
Au sujet de l'OPEP, les chiffres du DoE n'étaient d'ailleurs guère encourageants puisqu'ils font état d'un bond des importations issues des pays du Golfe, le camp dominant au sein du cartel.
"Cela devrait faire bondir les stocks dans les chiffres de la semaine prochaine", a prévenu M. Smith.
Il soulignait que la baisse des réserves de brut de la semaine dernière s'expliquait avant tout par la cadence élevée des raffineries américaines.
Les données publiées ces derniers mois, par l'OPEP comme par des acteurs indépendants, ont toutefois plutôt laissé croire à un bon respect des accords. Le secrétaire général du cartel, Mohammad Sanusi Barkindo, a encore fait part mercredi de son optimisme sur une reprise des cours à la suite de ces plafonds de production.
(c) AFP