Le brut rebondit, toujours soutenu par les inquiétudes sur l'offre
Vers 10h30 GMT (12h30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 125,08 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en hausse de 1,11 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait quant à lui de 10 cents à 110,03 dollars.
Les cours du baril avaient chuté de près de trois dollars lundi à Londres comme à New York, alors que le marché redoute de plus en plus que le niveau élevé des cours puisse mettre en danger une reprise économique encore hésitante dans les pays développés.
"Il y a un vrai risque qu'un pétrole se maintenant à plus de 100 dollar le baril ne soit pas compatible avec le rythme de la reprise économique", a confirmé mardi dans son rapport mensuel l'Agence internationale de l'Energie (AIE), notant un fléchissement de la demande mondiale depuis quelques mois.
Cependant, "malgré sa chute, le Brent s'échange encore bien au-dessus du seuil confortable des 120 dollars" et est reparti promptement en hausse, tempéraient les analystes de la société JBC Energy.
"Les inquiétudes sur l'approvisionnement du marché" continuent de porter les cours, alimentées par les doutes sur la capacité de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à augmenter suffisamment sa production, expliquaient-ils.
La production mondiale de pétrole a chuté de 700'000 barils par jour en mars à 88,3 mbj, en raison d'une baisse de production en Libye de près de 70%, selon les derniers chiffres de l'AIE.
Or "la perte de production libyenne et la flambée des cours de 25-30% depuis le début de la crise mi-février ont pour le moment suscité peu de réponses de la part des autres membres de l'OPEP", le cartel "arguant que le marché a assez de pétrole", a relevé l'institution.
Une situation d'autant plus critique que les arrêts de production en Libye devraient durer plusieurs mois, selon elle.
Sur le front libyen, les espoirs de cessez-le-feu de la veille se dissipaient en effet mardi, alors que la rébellion fait toujours du départ de Mouammar Kadhafi un préalable à une solution diplomatique du conflit.
Le dirigeant libyen avait accepté la veille une "feuille de route" pour la paix proposée par l'Union africaine (UA), ensuite refusée par les insurgés.
"Les rebelles ont rejeté ce plan de l'Union africaine appelant à des négociations avec le colonel Kadhafi: en conséquence, les combats devraient se poursuivre et empêcher à court terme une normalisation de la production pétrolière", observaient les analystes de Commerzbank.
Par ailleurs, "l'Arabie saoudite a maintenu inchangées ses livraisons de pétrole vers l'Europe et l'Asie, il n'y a donc aucune raison de s'attendre à un accroissement de l'offre en dépit des cours élevés" du baril, qui peuvent avoir un effet incitatif sur les pays producteurs, ajoutaient-ils.
cha
(AWP/12 avril 2011 13h00)