Le brut grimpe fortement, le WTI au plus haut depuis 9 mois
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 105,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet grimpait de 99 cents, à 97,68 dollars.
Vers 14H00 GMT, le Brent a atteint son plus haut depuis début avril, à 106,64 dollars tandis que le WTI a marqué un maximum depuis neuf mois à 98,25 dollars.
"En plus de la faiblesse du dollar, ce sont surtout les risques d'approvisionnement qui entraînent les prix du pétrole", expliquaient les analystes de Commerzbank.
"Des inquiétudes du côté de l'offre de pétrole résultant des tensions en Syrie ont poussé le WTI au dessus des 98 dollars pour la première fois depuis neuf mois", abondaient les experts de IG.
Les États-Unis ont nettement durci leur position face au régime syrien en l'accusant clairement, pour la première fois, d'avoir eu recours aux armes chimiques, et notamment à du gaz sarin, dans sa guerre contre les rebelles.
Washington s'est donc désormais dit prêt à apporter une aide militaire aux insurgés, sans toutefois préciser le type de soutien militaire envisagé.
D'autres développements susceptibles de réduire l'offre d'or noir inquiètent les opérateurs : les manifestations en Turquie, important pays de transit pétrolier, la baisse de la production en Libye ou encore les élections en Iran.
Les Iraniens élisent vendredi leur président, qui doit succéder à Mahmoud Ahmadinejad, lors d'un scrutin jugé non libre et équitable par l'ONU.
"Aucun changement de direction n'est attendu puisque aucun des représentants de l'opposition n'a été autorisé à se présenter; autrement dit les sanctions imposées à Téhéran devraient rester en place, ce qui prive le marché d'un million de barils par jour", estimait-on chez Commerzbank.
En guise de représailles contre l'Iran, qu'ils accusent de tenter de se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, les Occidentaux ont décrété un embargo financier et pétrolier depuis juillet 2012.
Ces sanctions ont fait plonger les exportations de brut iranien, ce qui a fortement déstabilisé l'économie iranienne.
Enfin, la publication de statistiques maussades sur l'économie américaine vendredi a pu paradoxalement soutenir les cours du brut.
Le recul de la confiance des consommateurs mesurée par l'Université du Michigan en juin n'est pas bon signe pour la demande de pétrole des États-Unis, premier consommateur d'or noir du monde, mais plaide en faveur du maintien des mesures d'aides de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Ces mesures d'aide ont tendance à stimuler les achats de pétrole puisqu'elles accroissent la liquidité disponible sur les marchés et affaiblissent le billet vert, ce qui rend les actifs libellés en dollar plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 14.06.2013 18h46)