Le brut monte, dopé par des craintes sur l'offre
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation, valait 105,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 40 cents, à 97,09 dollars.
Le Brent et le WTI ont atteint vendredi en cours de séance européenne, 105,60 dollars et 97,30 dollars leur plus haut depuis respectivement début mai et début avril.
"En plus de la faiblesse du dollar, c'est surtout les risques d'approvisionnement qui entraînent les prix du pétrole", expliquaient les analystes de Commerzbank.
"Des facteurs géopolitiques ont alimenté le sentiment haussier du marché, avec les élections iraniennes, des tensions grandissantes en Turquie et les risques persistants en Syrie et en Libye", détaillaient les experts Marex Spectron.
Les Iraniens élisent vendredi leur président, qui doit succéder à Mahmoud Ahmadinejad, lors d'un scrutin jugé non libre et équitable par l'ONU.
"Aucun changement de direction n'est attendu puisque aucun des représentants de l'opposition n'a été autorisé à se présenter; autrement dit les sanctions imposées à Téhéran devraient rester en place, ce qui prive le marché d'un million de barils par jour", estimait-on chez Commerzbank.
En guise de représailles contre l'Iran, qu'ils accusent de tenter de se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, les Occidentaux ont décrété un embargo financier et pétrolier depuis juillet 2012.
Ces sanctions ont fait plonger les exportations de brut iranien selon l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), ce qui a fortement déstabilisé l'économie iranienne.
D'autres développements susceptibles de réduire l'offre d'or noir inquiètent les opérateurs : les manifestations en Turquie, important pays de transit pétrolier, la baisse de la production en Libye, ou encore la crise en Syrie, où les États-Unis ont finalement décidé d'aider les rebelles.
Par ailleurs, "les marchés feront également attention à l'évolution de production industrielle américaine pour mai", rappelait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Ces statistiques sont attendues vendredi à 13H15 GMT, moins d'une heure avant celles sur la confiance des consommateurs mesurées par l'université du Michigan.
Elles permettront aux opérateurs de confirmer ou d'infirmer les données encourageantes publiées la veille sur la santé de l'économie américaine, première consommatrice de brut de la planète.
fah
(AWP / 14.06.2013 12h56)