Le brut creuse ses pertes après l'emploi américain
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 104,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,68 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Il a glissé vers 14H45 GMT à 104,20 dollars, son plus bas niveau depuis début août 2010.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 96 cents à 92,30 dollars, évoluant à des niveaux plus vus depuis deux semaines.
"Les prix ont trébuché sévèrement au cours des trois derniers jours, dans le sillage d'indicateurs économiques aux Etats-Unis, et ils ont creusé leurs pertes" après le très attendu rapport officiel sur l'emploi américain publié vendredi, observait Joe Conlan, analyste du cabinet Inenco.
Ces statistiques officielles ont jeté un coup de froid sur les marchés, en faisant état d'une division par trois sur un mois du solde net des créations d'emplois du pays en mars, à 88'000 nouveaux postes seulement, au plus bas depuis juin 2012 et très inférieures aux attentes.
"C'est bien pire que tout ce que les économistes prédisaient", et même une chute du dollar (favorisant a priori les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine) peinait à tempérer le recul des cours du baril, commentait M. Conlan.
Les investisseurs avaient déjà été échaudés plus tôt cette semaine après l'annonce mercredi d'une baisse inattendue des créations d'emploi dans le secteur privé américain en mars et la publication jeudi d'une hausse surprise des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage.
Ces chiffres avaient ravivé les craintes sur la vigueur de la demande énergétique des Etats-Unis -- premier consommateur de brut de la planète --, alors même que le marché est hanté par la surabondance de l'or noir disponible dans le pays, dont a témoigné mercredi un nouveau fort gonflement des stocks de brut.
Après une euphorie haussière au cours du mois de mars, "la récente baisse des prix illustre le fait que les fondamentaux du marché, en particulier une demande pétrolière qui reste et devrait rester terne, ont rattrapé les cours", résumaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La perspectives d'injections massives de liquidités par la Banque du Japon dans l'économie nippone, ce qui pourrait doper les achats de brut de l'archipel, a cependant un peu tempéré l'érosion des cours en fin de semaine, ajoutait cependant M. Conlan, qui pointait toutefois que "le seuil technique des 100 dollars est désormais en vue" pour le Brent.
rp
(AWP / 05.04.2013 18h30)