Le brut recule encore à New York après les chiffres sur l'emploi aux USA
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont continué à s'enfoncer vendredi à New York, ébranlés par des données décevantes sur l'emploi américain qui ravivaient des inquiétudes sur la vigueur de la croissance économique du pays et, par ricochet, sur sa demande de brut.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a glissé de 56 cents pour terminer à 92,70 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 104,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,22 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Il a glissé jusqu'à 103,62 dollars, son plus bas niveau depuis juillet 2012.
Les cours, qui avaient déjà fortement chuté au cours des deux séances précédentes, ont creusé leurs pertes vendredi après la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis que les investisseurs attendaient avec anxiété.
"Le marché a été très déçu, non seulement par le faible nombre d'emplois créés mais aussi par le fait que de nombreuses personnes semblent avoir tout simplement quitté le marché du travail", a relevé l'analyste indépendant Andy Lipow.
Si le chômage a continué de baisser aux Etats-Unis en mars pour s'établir à 7,6%, son niveau le plus faible depuis décembre 2008, les embauches ont de fait nettement ralenti, le solde net des créations d'emploi étant divisé par trois, à 88'000 nouveaux postes.
C'est son niveau le plus faible depuis juin 2012, et il se révèle nettement inférieur à la prévision médiane des analystes qui anticipaient 192'000 embauches nettes en mars.
Le chômage a en fait baissé pour une mauvaise raison: la baisse de la population active, le taux d'activité tombant à 63,3%, soit son niveau le plus faible depuis 1979.
Ces chiffres "font pression sur les prix du brut et des produits pétroliers car si les gens n'ont plus de travail, ils n'ont pas d'argent à dépenser", a souligné M. Lipow.
Ces craintes sur la vigueur de la demande énergétique des Etats-Unis -- premier consommateur de brut de la planète --sont avivées alors même que le marché est hanté par la surabondance de l'or noir disponible dans le pays, dont a témoigné mercredi un nouveau fort gonflement des stocks de brut.
De plus, les perspectives pour la demande restent moroses dans la zone euro, où les ventes de détail ont baissé de 0,3% en février et où le chômage a récemment atteint un record, a remarqué M. Lipow.
Les cours du pétrole ont par ailleurs pâti vendredi d'une "baisse de la prime de risque géopolitique avec la reprise des négociations entre l'Iran et les grandes puissances", a relevé Bart Melek, de TD Securities.
Réunis à Almaty, au Kazakhstan, des représentants de Téhéran et des pays du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine - plus l'Allemagne), n'ont toutefois pas progressé dans les pourparlers.
rp
(AWP / 08.04.2013 06h21)