Le brut poursuit son repli, après indicateurs moroses et stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, valait 114,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,57 dollar par rapport à la clôture de mercredi. Il est descendu jeudi à 113,32 dollars, son plus bas niveau depuis fin janvier.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour l'échéance d'avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 2,20 dollars à 93,02 dollars, après être tombé à 92,63 dollars, au plus bas depuis début janvier.
"La chute se poursuit, sur fond de regain des inquiétudes macroéconomiques" au niveau mondial, soulignait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy, se référant à la contraction plus forte qu'attendu de l'activité privée dans la zone euro en février, "qui a dominé les mauvaises nouvelles de la journée".
Des indicateurs américains moroses, dont un rebond plus fort que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, n'ont rien fait pour remonter le moral des opérateurs.
Par ailleurs, "les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed)", publiées mercredi, ont mis en lumière que "plusieurs membres du comité commençaient à se montrer inquiets sur les coûts et les risques d'une prolongation des mesures d'assouplissement monétaire" de l'institution, soulignait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Or, ces injections de liquidités de la Fed, destinées à soutenir l'économie, contribuent également à stimuler les investissements dans les matières premières et à diluer la valeur du dollar, ce qui rend aussi plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
La perspective d'une diminution plus rapide que prévu de ces mesures contribuait à renforcer sensiblement le billet vert jeudi, alimentant ainsi la pression sur les cours du pétrole.
Enfin, la confirmation par la gouvernement chinois d'"un maintien des restrictions (des investissements) dans le secteur immobilier afin de garder sous contrôle le prix des logements a contribué à entretenir la morosité du marché", car cela pourrait freiner la croissance économique du deuxième pays consommateur de brut au monde, notait M. Armstrong.
Les cours du baril ont de plus accéléré leur repli "après l'annonce d'un nouveau gonflement des stocks de brut aux Etats-Unis, à leur plus haut niveau depuis décembre", soulignait Matt Basi, analyste du courtier CMC Markets.
Publiés jeudi, les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) ont ainsi fait état d'un bond de 4,1 millions de barils des réserves américaines de brut, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une hausse de seulement 1,7 million de barils.
Ces réserves avaient déjà progressé de près de 12 millions de barils au cours des quatre semaines précédentes, renforçant les craintes sur la vigueur de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
A l'inverse, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), qui font l'objet d'une consommation accrue en hiver, ont diminué de 2,3 millions de barils, plus qu'attendu, et les réserves d'essence ont reculé de 2,9 millions de barils, quatre fois plus que prévu.
rp
(AWP / 21.02.2013 18h50)