Recul, regain de prudence avant les stocks US
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 116,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 20 cents par rapport à la clôture de mardi. Il était monté mardi à 117,23 dollars, un sommet depuis la mi-septembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 56 cents à 96,08 dollars.
Aidés par la bonne tenue des places boursières, les cours du baril s'étaient ressaisis avec vigueur mardi, effaçant les pertes enregistrée lundi sous le poids de prises de bénéfices.
Mais ce rebond du marché "s'est un peu essoufflé, les investisseurs s'attendant à ce qu'une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis soit annoncée mercredi" dans le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE -- dont le rapport hebdomadaire est considéré comme un baromètre de la consommation énergétique américaine -- devrait faire état d'une hausse de 2,9 millions de barils des réserves de brut sur la semaine achevée le 1er février.
Les stocks américains d'essence sont quant à eux attendus en hausse de 900.000 barils, et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, en recul de 600.000 barils.
"On attend un rapport morose" sur la demande pétrolière américaine, "qui devrait continuer de peser sur le cours du WTI sur le reste de la semaine", estimait M. Kryuchenkov.
"Les réserves de brut aux Etats-Unis sont en ce moment à leur plus haut niveau depuis 31 ans. Le cours du WTI en pâtit en conséquence", abondaient les analystes de Commerzbank. Pour eux, Cushing, principal terminal pétrolier du pays (dans l'Oklahoma, sud), pourrait rester engorgé à court terme, en raison de l'essor de la production d'huile de schiste.
Or, la surabondance des stocks à Cushing, où est stocké le brut texan qui sert de référence aux cours du marché new-yorkais, pèse déjà sévèrement depuis plusieurs mois sur le prix du WTI.
Cependant, les analystes estimaient peu probable un repli prolongé des prix du pétrole, mettant en avant la récente salve d'indicateurs encourageants aux Etats-Unis et en Chine, les deux principaux pays consommateurs de brut, à l'origine d'un regain d'optimisme qui avait dopé les cours la semaine dernière.
Et même si les incertitudes politiques sur l'Espagne et l'Italie restent fortes, le rebond de mardi "renforce l'idée que le tangage du début de semaine était une anomalie plutôt qu'un vrai retour à l'époque noire des coups de panique" provoqués sur le marché par l'endettement dans la zone euro, estimait Jason Hughes, analyste chez IG Markets.
jq
(AWP / 06.02.2013 12h50)