Le brut grimpe sur fond de tensions persistantes au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 113,73 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,93 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,36 dollar, à 98,33 dollars.
Le répit offert lundi par l'Arabie saoudite, qui s'est engagée à compenser les pertes de production en Libye, s'estompait devant les tensions persistantes dans le monde arabe, alors que les opérateurs redoutent une propagation des violences à des producteurs clefs.
"Les inquiétudes sur l'offre libyenne ont un peu diminué" face aux promesses saoudiennes, "mais la principale crainte est que les interruptions de productions ne s'étendent et ne s'aggravent pas à travers l'Afrique du nord et le Moyen-Orient", notait Bjarne Schieldrop, de la banque SEB.
"L'attention se porte désormais sur les contestations, soulèvements et possibles perturbations de la production en Algérie, à Oman, en Iran et bien entendu en Arabie saoudite", ajoutait-il.
En Iran, des affrontements "particulièrement violents" ont opposé mardi après-midi à Téhéran les forces de sécurité à des manifestants réclamant la libération des deux leaders d'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, selon les sites de ces deux dirigeants, exacerbant la nervosité des opérateurs.
Au Yémen, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi Sanaa pour demander le départ du président Ali Abdallah Saleh, et à Oman, des blindés ont dispersé à Sohar des manifestants réclamant emplois et hausses de salaires.
"Avec des dirigeants vieux et/ou autocratiques confrontés à des populations jeunes et informées, le risque d'une contestation continue et d'une extension des soulèvements dans les pays de la région semble plus probable qu'un retour au calme", observait M. Schieldrop.
Dans ce contexte, l'engagement de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, à assurer la stabilité du marché pétrolier ne suffisait pas à rasséréner les investisseurs.
"A court terme, plus la pénurie de production en Libye dure, plus les capacités excédentaires de production vont s'éroder rapidement", a souligné Amrita Sen, de Barclays Capital.
Et si de réels problèmes devaient se matérialiser dans d'autres pays, "la pression sur les capacités excédentaires serait immense, tout comme celle sur les prix au cours de l'année 2011, accompagnée par un degré important de volatilité", a ajouté l'analyste.
rp
(AWP/01 mars 2011 18h33)