Le brut hésite, après avoir tenté de rebondir grâce à un dollar affaibli
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 36 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait quant à lui 14 cents à 93,42 dollars.
Après s'être repliés vendredi, plombés par des prises de bénéfices, les prix du baril ont tenté de se reprendre, se maintenant en hausse jusqu'à l'ouverture des marchés américains "à la faveur d'un accès de faiblesse du dollar", notait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Le net affaiblissement du dollar, à son plus bas niveau depuis huit mois face à l'euro, était en effet de nature à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
Cependant, le WTI a ensuite effacé ses gains, tandis que le Brent ralentissait sensiblement sa hausse.
"Les chiffres plus décevants qu'attendu sur la production industrielle dans la zone euro (en baisse de 0,3% en novembre, ndlr) ont mis la pression sur les cours du brut, et le WTI a souffert davantage que le Brent, probablement en raison de la morosité des marchés boursiers américains", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Cependant, le repli du pétrole à New York restait limité par la remise en marche, vendredi, de l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing - principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud) - vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique.
Cet oléoduc long de 800 km, dont les capacités ont été accrues, "pourra désormais acheminer 400'000 barils par jour", ce qui "devrait aider à résoudre les problèmes d'engorgement à Cushing, où les stocks ont atteint début janvier le niveau record de 50,1 millions de barils", expliquaient les analystes de JBC Energy.
La surabondance des réserves d'or noir de Cushing, où est stocké le brut texan servant de référence au WTI, contribuait ces derniers mois à tirer vers le bas le cours du WTI à New York.
Seaway devrait donc permettre au WTI de se renforcer quelque peu, réduisant ainsi dans les prochains mois l'écart avec le Brent échangé à Londres, estimaient les experts de Commerzbank. Cet écart entre les deux prix de référence s'était creusé à plus de 25 dollars courant 2012.
En outre, le marché restait soutenu par des informations faisant état d'une baisse de plus de 5% en décembre de la production de pétrole de l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de brut au monde, afin d'enrayer une éventuelle baisse des prix face à une demande énergétique mondiale fragile.
"Les fluctuations de la production dépendent de la demande locale" comme de "la demande des clients dans le monde", a souligné lundi un conseiller du ministère saoudien du Pétrole, Ibrahim Mehanna, dans une déclaration transmise à l'AFP, en qualifiant de "totalement fausses" les analyses liant une baisse de la production saoudienne à une volonté de Ryad de pousser les prix à la hausse.
tt
(AWP / 14.01.2013 18h34)