Hausse confortée, toujours aidée par les tensions au Moyen-Orient
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 115,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de la veille. Il s'est hissé vers 14H40 GMT à 116 dollars, un sommet depuis le 17 septembre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 67 cents à 91,92 dollars.
"Les prix restent tirés vers le haut par les tensions géopolitiques", et notamment "la crainte que les tensions persistantes à la frontière entre la Turquie et la Syrie ne finissent par menacer les approvisionnements de pétrole irakien qui transitent" dans la région, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Depuis le bombardement il y a une semaine du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens qu'ils attribuent aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
Les tensions entre les deux pays ont été exacerbées mercredi par l'interception d'un avion de ligne syrien par l'armée de l'air turque, qui soupçonnait l'appareil de transporter des armes.
Le marché est attentiste, et "guette tous les nouvelles informations sur les tensions entre Syrie et Turquie", observait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, notant qu'une incursion de l'armée turque en territoire syrien était redoutée par le marché.
Par ailleurs, "l'abaissement de la note de la dette de l'Espagne par (l'agence d'évaluation financière) Standard & Poor's n'a pas réussi à déprimer suffisamment le moral des opérateurs" pour enrayer la hausse des cours car cette décision était plus ou moins attendue par le marché, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Au contraire, les investisseurs se concentraient sur "les signaux encourageants" de l'économie aux Etats-Unis, qui continue de progresser à un rythme "modéré" selon le Livre Beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) publié mercredi, expliquait Mme Sokou.
L'annonce d'une baisse des nouvelles inscriptions au chômage dans le pays lors de la première semaine d'octobre, à leur niveau le plus bas depuis la mi-février 2008, était également de nature à rasséréner les opérateurs.
De plus, le fléchissement du dollar face à l'euro contribuait à rendre encore plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché digérait de surcroît les chiffres hebdomadaires mitigés du département américain de l'Energie (DoE), diffusés avec un jour de décalage en raison d'un lundi férié aux Etats-Unis.
Le DoE a ainsi fait état d'une progression de 1,7 million de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 5 octobre, soit presque trois fois plus que la hausse de 600'000 barils prévue par les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Les stocks de produits distillés, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage, ont en revanche fortement diminué, de 3,2 millions de barils, cinq fois plus qu'attendu, et les réserves d'essence baissé de 500'000 barils en ligne avec les attentes.
ds
(AWP / 11.10.2012 18h30)