Le brut se replie, le marché attend les stocks US et le sommet européen
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 92,45 dollars, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, perdait 21 cents à 79,15 dollars.
Après le rebond enregistré mardi, les cours du baril trébuchaient à nouveau, dans un marché toujours miné par la crise de la dette en zone euro, avant un sommet de l'Union européenne (UE) jeudi et vendredi à Bruxelles, destiné à discuter notamment des réformes du système bancaire et des règles budgétaires.
"L'attention du marché reste concentrée sur ce qui se passe dans la zone euro, et le marché reste pessimiste sur l'issue de ce sommet de crise en fin de semaine", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Alors que la France ainsi que l'Italie et la Commission européenne défendent l'idée de la création d'euro-obligations pour mutualiser une part des dettes des Etats de la zone euro, la chancelière allemande Angela Merkel a de nouveau catégoriquement rejeté cette option.
"Beaucoup d'opérateurs continuent de redouter une stagnation prolongée en Europe" en raison de la crise de la dette, "susceptible de plomber la croissance économique mondiale et, au final, de tirer vers le bas la demande mondiale de pétrole", expliquait M. Kryuchenkov.
Les investisseurs décortiqueront par ailleurs mercredi le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un recul de 500.000 barils des stocks de brut lors de la semaine achevée le 22 juin.
Après un bond inattendu et spectaculaire de près de 3 millions de barils la semaine précédente, ces stocks avaient atteint leur plus fort niveau depuis l'été 1990, alimentant les craintes sur la solidité de la consommation énergétique du pays.
Les stocks d'essence, très surveillés à l'orée de la période estivale des grands déplacements en voiture, sont attendus en hausse de 800'000 barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 900'000 barils.
Cependant, le marché restait attentif à la poursuite du mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé dimanche par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
Cette grève "entraîne une perte de production de 180'000 barils par jour, et cela contribue à soutenir le prix du Brent" échangé à Londres, estimait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix. Cela correspond à un peu plus de 10% de l'offre pétrolière du pays, huitième exportateur de brut de la planète.
Mais si la grève affectait durablement la production, "cela forcerait les autorités norvégiennes à intervenir pour garantir que les contrats (de livraison d'hydrocarbures) seront honorés", estimaient les experts du cabinet autrichien JBC Enery, jugeant que "l'effet sur les prix devrait donc rester relativement modéré".
rp
(AWP / 27.06.2012 13h00)