En hausse dans un marché sans grand élan digérant toujours la Fed
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 119,78 dollars, gagnant 66 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 53 cents à 104,65 dollars.
Les cours du baril ont remonté "lorsque la Fed a indiqué mercredi qu'elle prévoyait une accélération de la croissance économique" à moyen terme aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut dans le monde, soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities.
Cette hausse s'est poursuivie jeudi: "l'appétit pour les actifs jugés risqués (dont les matières premières, NDLR) était toujours alimenté par les déclarations de la Fed", d'autant plus que l'institution "a laissé la porte ouverte à de nouvelles injections de liquidités" pour soutenir l'économie, ajoutait David Morrison, analyste de GFT Markets.
De telles mesures sont habituellement de nature à diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, "le marché reste sans grande direction, (...) le WTI n'arrive pas à monter au-dessus de 105 dollars, et à Londres, le Brent échoue à dépasser le seuil de 120 dollars, ils fluctuent dans une fourchette très étroite", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Selon lui, "l'élan apporté par les commentaires de la Fed a été nettement tempéré par le net repli, plus fort qu'attendu, de l'indice de confiance" des chefs d'entreprises et des consommateurs en zone euro, alors que les inquiétudes sur la situation de l'Union monétaire et en particulier de l'Espagne continuent de hanter le marché.
En outre, un certain apaisement des inquiétudes géopolitiques contribuait également à pénaliser les cours du baril.
"Selon des informations de presse jeudi, l'Iran étudierait la possibilité de suspendre ses activités nucléaires existantes et de stopper la construction de nouvelles centrales pour échapper aux sanctions de l'Union européenne (UE)", relevait M. Basset.
Une prime de risque gonfle depuis plusieurs mois les prix du baril, alimentée par les craintes d'une perturbation de l'offre de brut iranienne en raison des sanctions internationales contre Téhéran - soupçonné par les pays occidentaux de conduire un programme nucléaire à visée militaire.
Si les tensions dans le dossier iranien s'apaisent, il apparaîtra que "un prix du baril de 120 dollars (à Londres) n'est pas justifié", notamment "étant donné l'excédent de production actuel d'environ 1 million de barils par jour sur le marché pétrolier mondial", notaient les experts de Commerzbank.
Selon eux, "cette situation était illustrée par la forte hausse de 4 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis" sur la semaine achevée le 20 avril - un chiffre dévoilé mercredi qui avait momentanément fait chuter les cours, car il témoignait également d'une consommation maussade dans le pays.
De fait, les stocks de brut à Cushing, principal terminal pétrolier du pays (dans l'Oklahoma, sud), sont montés à un niveau proche du record historique enregistré en avril 2011.
ds
(AWP / 26.04.2012 18h28)