Le brut limite ses gains après les stocks américains
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 112,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 18 cents à 99,66 dollars.
Les cours du baril ralentissaient leur progression après des chiffres décevants du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'un gonflement de 4,2 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 27 janvier, plus qu'attendu par les analystes.
Les stocks d'essence ont quant à eux augmenté de 3,0 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient une hausse quinze fois moins importante. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 100.000 barils,
"Un tel rapport n'est pas encourageant, (même si) la forte baisse de la demande de brut n'est pas étonnante, puisque plusieurs raffineries ont suspendu leur activité" la semaine dernière, observait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets.
"La consommation de produits raffinés recule aux Etats-Unis comme en Europe, et entraîne un ralentissement de cadence des raffineries, et au final, des besoins de pétrole brut", expliquait-il.
Des indicateurs mitigés publiés mercredi n'étaient pas de nature à rassurer les investisseurs sur la demande énergétique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Si l'activité manufacturière du pays s'est accélérée en janvier, les embauches des entreprises privées américaines ont en revanche nettement ralenti - un signe de mauvais augure avant le rapport mensuel sur l'emploi vendredi.
Cependant, le marché pétrolier restait soutenu par les inquiétudes persistantes sur l'offre mondiale de brut: "la situation iranienne, alors que les tensions entre Téhéran et les Occidentaux menacent de s'aggraver davantage, est toujours une préoccupation majeure" pour les opérateurs, soulignait Tom Pering, analyste du cabinet britannique Inenco.
Ainsi, des parlementaires iraniens étudient toujours la possibilité d'une interruption immédiate des exportations de pétrole du pays à l'Europe. L'Union européenne (UE) avait pour sa part décidé la semaine dernière d'un embargo sur le brut iranien, mais seulement de façon graduelle d'ici à juillet pour laisser le temps à ses membres de trouver des sources d'approvisionnements alternatives.
Par ailleurs, le Soudan du sud a annoncé dimanche suspendre sa production de brut (350.000 barils par jour) car le pays soupçonne son voisin de prélever une partie du pétrole en transit en territoire soudanais -- "ce qui contribue également à tirer les prix vers le haut", selon M. Pering.
Sur le front de la demande, "l'expansion de la production manufacturière en Chine constitue une bonne nouvelle, et ce en dépit d'un fléchissement des exportations du pays", poursuivait l'analyste.
L'expansion de l'activité manufacturière en Chine, premier pays consommateur de brut, s'est poursuivie au mois de janvier, selon un indice PMI officiel publié mercredi.
sm
(AWP / 01.02.2012 18h41)