Le brut finit en baisse à New York, toujours sous l'effet des stocks US
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont fini en net repli jeudi à New York, dans un marché inquiet pour l'état de la demande aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, après une nouvelle hausse des stocks américains.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a perdu 1,25 dollar par rapport à la clôture de mercredi, à 96,36 dollars, sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 112,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en progression de 51 cent.
Le marché américain du pétrole a "la gueule de bois après les chiffres faibles sur les stocks américains de brut", a expliqué Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Le Département de l'Energie (DOE) a en effet fait état mercredi d'une hausse de 4,2 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 27 janvier, qui dépasse les attentes du marché.
Selon les analystes de Barclays Capital, cela s'explique davantage par "un temps plus chaud qu'à l'habitude dans les régions clés pour la consommation de pétrole de chauffage" que par "un soudain effondrement de la demande".
Commerzbank a toutefois souligné que "la faible demande était responsable de la hausse des stocks d'essence". Ces derniers ont crû de 3,0 millions de barils à 230,1 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient une progression de 200'000 barils seulement.
La demande a ainsi atteint un record de faiblesse depuis 2001 et dans ce contexte, les investisseurs n'ont pas pu empêcher le recul des cours "bien qu'il n'y ait pas eu d'informations particulièrement négatives aujourd'hui", a fait valoir M. Smith.
Selon le cabinet viennois JBC Energy, la hausse des stocks de brut a été accentuée par un bond de 1,5 million de barils à Cushing, principal terminal pétrolier du pays, dans l'Oklahoma (sud).
Les investisseurs ont en revanche ignoré la baisse de 3% des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis fin janvier, des chiffres meilleurs qu'attendu. La veille, l'indice ADP avait signalé un net ralentissement des embauches des entreprises privées américaines en janvier.
Ces statistiques en demi-teintes alimentaient la nervosité du marché avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage vendredi.
En outre, "une bonne partie de la volatilité et de la prime de risque, liée à la situation en Iran, est en train de disparaître du marché", étant donné que les avertissements lancés par Téhéran n'ont pas dépassé le stade des mots, a dit Rich Ilczyszyn, analyste chez iTrader.
La République islamique avait menacé début janvier de fermer le détroit d'Ormuz, où transite 35% du trafic pétrolier mondial, pour protester contre les sanctions imposées par les Occidentaux dans le dossier du nucléaire iranien.
rp
(AWP / 03.02.2012 06h21)