Hésitant, le marché est refroidi par le dollar et des indicateurs US
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 110,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 12 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait en revanche de 28 cents à 98,50 dollars.
Après avoir évolué en nette hausse pendant la majeure partie de la séance, les cours du baril ont reperdu du terrain en fin d'échanges européens, plombés par un fort durcissement du dollar face à un euro sous pression et des indicateurs décevants aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
L'activité économique dans la région de Chicago (Nord des Etats-Unis) a ainsi ralenti sa hausse en janvier, tandis que la confiance des consommateurs américains a contre toute attente reculé, selon l'indice publié par l'institut Conference Board -- des signaux de mauvais augure avant le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis attendu vendredi.
Face à ces statistiques, le soudain renforcement du dollar, valeur refuge, rendait d'autant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Mais le principal risque pour les marchés pétroliers reste la zone euro", alors que les négociations de la Grèce avec ses créanciers privés sur la diminution de la dette du pays n'ont toujours pas abouti, soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Si l'adoption lundi par les dirigeants européens d'un nouveau pacte de discipline budgétaire a apporté un regain momentané d'optimisme chez les opérateurs, la Grèce reste menacée d'un défaut de paiement en cas d'absence de compromis avec ses créanciers privés, "un scénario qui serait désastreux pour les prix du baril", ajoutait M. Pollard.
Cependant, "les tensions persistantes sur l'Iran devraient aider à soutenir les cours du pétrole", insistait-il.
Ainsi, si les parlementaires iraniens ont reporté un débat, prévu initialement dimanche, sur une possible interruption immédiate des exportation de pétrole du pays à l'Union européenne (UE), une proposition de loi dans ce sens pourrait être élaborée dans les prochains jours.
L'UE avait décidé la semaine dernière un embargo sur le brut iranien, mais seulement de façon graduelle d'ici à juillet pour laisser le temps à ses membres de trouver des sources d'approvisionnements alternatives.
"Les Iraniens sont maîtres du jeu pour le moment, et plusieurs facteurs pourraient conduire à une escalade de la crise, comme la proposition répétée de l'Arabie saoudite de remplacer sur les marchés le manque de brut iranien", qui sera perçue comme "extrêmement provocatrice" par Téhéran, indiquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
De plus, toujours sur le front de l'offre, "l'interruption de la production de 350.000 barils par jour du Soudan du sud devrait contribuer à tirer les prix vers le haut", poursuivait M. Hufton.
Le Soudan du sud a annoncé dimanche suspendre son offre du brut en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il soupçonne de prélever une partie du pétrole en transit en territoire soudanais.
jq
(AWP / 31.01.2012 18h49)