Le brut creuse ses pertes, les soucis économiques prennent le dessus
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 108,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,16 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,19 dollar à 99,17 dollars, s'installant à nouveau sous le seuil des 100 dollars.
"Les prix du pétrole avaient beaucoup monté au cours des derniers jours et on assiste à un mouvement de consolidation, d'autant qu'il étaient tirés vers le bas par la tonalité négative des marchés boursiers", pénalisés par des prises de bénéfices après leur envolée de la veille, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Soutenus brièvement mercredi par l'annonce d'une action coordonnée de six des plus grandes banques centrales de la planète, destinée à renforcer la liquidité des marchés, les cours du pétrole avaient ensuite cédé du terrain, en raison d'une hausse inattendue des stocks pétroliers aux Etats-Unis.
Et jeudi, "les statistiques économiques en Chine, en Europe et aux Etats-Unis ont déçu les investisseurs et renforcé la pression sur les cours", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Le marché pétrolier a ainsi été refroidi par l'annonce du premier recul en plus de deux ans et demi de la production manufacturière de la Chine, le deuxième pays consommateur d'or noir.
De leur côté, les Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, ont enregistré une augmentation inattendue du nombre de nouveaux chômeurs la semaine dernière, un signal de mauvais augure avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi.
"Il y a un regain croissant d'inquiétudes sur la robustesse de la consommation énergétique américaine", notait Mme Sokou.
"Sur le front de l'offre, le marché a également pâti de l'annonce de la Compagnie nationale libyenne, qui a indiqué mercredi que la production de brut en Libye avait déjà atteint 840.000 barils par jour, elle redémarre donc beaucoup plus rapidement qu'attendu", poursuivait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Les opérateurs restaient par ailleurs circonspects sur la situation de la zone euro alors que les dirigeants européens s'efforcent toujours de trouver un pare-feu à la crise des dettes souveraines avant un sommet européen crucial des 8 et 9 décembre.
"La croissance chinoise ne pourra pas rester à 8% ou 9% si les déboires de la zone euro s'aggravent sérieusement et, de même, la situation du déficit et de l'endettement des Etats-Unis empirera. Tout est imbriqué, mais cela marchera en sens inverse s'il y a un soulagement sur la zone euro", notait M. Hufton.
"Dans ce contexte où la zone euro un jour est en péril, l'autre jour apparaît comme un survivant, il n'est pas surprenant d'assister à une très grande volatilité sur les marchés du pétrole", ajoutait-il.
L'Iran, deuxième pays producteur au sein de l'Opep, restait cependant en ligne de mire des opérateurs, alors que l'Union européenne a durci jeudi ses sanctions financières contre Téhéran, soupçonné de chercher à développer l'arme atomique.
fah
(AWP / 01.12.2011 18h35)