Le brut réduit ses gains mais finit à plus de 100 dollars à New York
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont fini au dessus de 100 dollars le baril mercredi à New York, soutenus par la contre-attaque des banques centrales face à la crise et de bons indicateurs économiques aux Etats-Unis, mais tempérés par un bond inattendu des stocks pétroliers américains.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a terminé à 100,36 dollars, en hausse de 57 cents par rapport à la veille.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord a cédé 30 cents à 110,52 dollars.
Les cours ont bondi à l'annonce d'une action concertée des banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed), qui vont faciliter les échange de devises entre elles pour soulager le système financier.
"Tous les marchés ont décollé", a relevé Tom Bentz, de BNP Paribas.
"Ce qui a empêché les cours de monter, ce sont les nuages noirs qui s'accumulent sur l'économie. Ces nuages n'ont pas disparu, mais toute tentative d'améliorer la situation est une bonne chose pour l'économie mondiale et donc pour la demande de produits pétroliers", a-t-il expliqué.
En Chine, le deuxième pays consommateur mondial de brut, la banque centrale est aussi intervenue pour stimuler l'activité, en abaissant les niveaux de réserves obligatoires des banques, afin de leur permettre de prêter davantage.
Aux Etats-Unis, les embauches du secteur privé ont fortement augmenté en novembre, selon le cabinet ADP, qui estime les créations de postes à 206'000, bien plus que prévu et que le mois précédent. L'activité dans la région de Chicago s'est en outre accélérée, l'indice ISM la mesurant enregistrant une hausse inattendue.
Montés en matinée à 101,75 dollars sur le marché new-yorkais, les cours ont nettement ralenti leur hausse en fin de journée. A Londres, après un pic à plus de 112 dollars, ils sont même repartis dans le rouge.
L'annonce des banques centrales "réduit le risque de calamité dans le système financier, au moins à court terme", a reconnu Bart Melek, de TD Securities.
"Mais le marché du brut est réticent à monter plus haut, parce que la croissance européenne continue de poser problème. Si l'on regarde les fondamentaux, la demande ne va pas être forte avant longtemps et avec les cours à plus de 100 dollars, cela devient inquiétant pour l'économie américaine", a expliqué l'analyste.
L'euphorie du marché a aussi été tempérée par les statistiques hebdomadaires du gouvernement américain sur l'évolution des stocks pétroliers du pays, "négatives" pour les prix, a jugé M. Melek.
Les réserves de brut (+3,9 millions de barils) et de produits distillés (+5,5 millions de barils) ont fortement augmenté la semaine dernière, prenant à contre-pied les attentes des analystes. Les stocks de distillats, qui incluent le fioul de chauffage, sont très surveillés avec l'approche de l'hiver.
Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers ont augmenté de 7,7 millions de barils après avoir chuté de plus de 12 millions de barils sur les deux semaines précédentes.
rp
(AWP / 01.12.2011 06h21)