Le brut grimpe nettement, soutenu par le regain de tensions en Iran
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 110,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,93 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressaient de 1,41 dollar à 99,62 dollars, se rapprochant à nouveau du seuil des 100 dollars, atteint la veille pour la première fois depuis dix jours.
"Les prix du pétrole ont monté fortement en milieu d'échanges européens, après l'annonce des incidents de Téhéran, où des manifestants ont fait irruption dans l'ambassade du Royaume-Uni", suscitant des réactions de protestations en Europe, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
La tension ne cesse de monter ces dernières semaines entre les pays occidentaux et l'Iran, soupçonné de travailler à la mise au point de l'arme atomique. Le Royaume-Uni avait appelé la semaine dernière à un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran.
La situation de l'Iran est très surveillée par les opérateurs, car le pays, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), contrôle également le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Le marché du pétrole est poussé par un regain de tensions dans l'ensemble du Moyen-Orient, alors que le régime syrien de Bachar al-Assad semble de plus en plus isolé et que se poursuivent des élections législatives décisives en Egypte, tandis qu'une forte contestation a forcé mardi le gouvernement du Koweït à démissionner.
"Une forte remontée du moral des consommateurs aux Etats-Unis (premier pays consommateur de brut, ndlr)", mesuré par l'indice de confiance de l'institut Conference Board publié mardi, "a aussi aidé à tirer les prix du pétrole vers le haut", poursuivait M. Hewson.
Les investisseurs étaient par ailleurs toujours portés, comme la veille, par un regain d'optimisme sur la zone euro -- nourri par des rumeurs sur un possible plan d'aide international à l'Italie.
"Il y a eu depuis lundi une certaine euphorie nourrie par les espoirs que des mesures politiques décisives seraient avancées par les dirigeants européens avant le sommet de l'Union européenne (UE) le 9 décembre" pour apporter des solutions à la crise de la dette, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
L'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré depuis lundi contribuait à soutenir les cours du pétrole, rendant plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais l'enthousiasme des opérateurs commençait à s'estomper mardi alors que les opérateurs se tournaient vers une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, notait M. Kryuchenkov, estimant que "le marché est toujours à la merci des inquiétudes macro-économiques".
rp
(AWP / 29.11.2011 18h31)