Le brut poursuit son recul, déprimé par un climat économique morose
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,88 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,43 dollar à 96,58 dollars.
"Les prix des matières premières sont restés sous pression, ils pâtissent de l'érosion accrue de l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués, comme le pétrole, face à la détérioration de la situation économique en Europe", soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
L'activité privée a ainsi poursuivi sa contraction en novembre dans la zone euro, selon une première estimation publiée mercredi.
Par ailleurs, les craintes s'accroissent à propos d'une contagion de la crise de la dette aux pays du "noyau dur" de l'Union monétaire, alors que l'Allemagne a levé à peine plus de la moitié des 6 milliards d'euros d'obligations proposés aux investisseurs lors d'une émission mercredi.
Le net renforcement du dollar, monté à son plus haut niveau depuis sept semaines face à un euro sous pression, contribuait à peser sur les prix du pétrole, rendant moins attractifs les achats de brut - libellés dans la monnaie américaine - pour les investisseurs munis d'autres devises.
"De mauvaises statistiques publiées en Chine (deuxième pays consommateur de brut dans le monde, NDLR) ont également renforcé la pression sur les prix du pétrole", indiquaient les analystes de Commerzbank.
L'activité manufacturière en Chine s'est contractée en novembre, enregistrant sa plus forte chute depuis mars 2009, selon un indicateur préliminaire publié mercredi par la banque HSBC - un signe de mauvais augure pour la croissance économique du pays.
Des indicateurs en demi-teinte aux Etats-Unis, montrant notamment un ralentissement de la consommation des ménages en octobre, n'ont guère contribué à rassurer les opérateurs, "et même une chute inattendue des stocks américain de brut", un signe encourageant sur la consommation énergétique américaine, "n'a pas enrayé la forte baisse des prix", poursuivait M. Hewson.
Le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état d'un recul de 6,2 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 18 novembre, alors que les analystes tablaient sur une légère hausse.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, ont baissé de 800.000 barils, moins qu'attendu, après une chute de plus de 8 millions de barils lors des deux dernières semaines.
En revanche, les stocks d'essence ont augmenté de 4,5 millions de barils, soit cinq fois plus que prévu par les analystes.
En outre, "les risques géopolitiques empêchent les prix de tomber encore plus bas", avançaient les experts de Commerzbank, en faisant référence à l'appel de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis à durcir les sanctions internationales contre l'Iran, deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
sm
(AWP / 23.11.2011 18h36)