Tentative de rebond, sur un marché toujours suspendu à la Grèce
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 109,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 17 cents à 92,36 dollars.
"Considérant l'avalanche de mauvaises nouvelles" dans la zone euro, "le marché du pétrole résiste plutôt bien", même si sa "bonne tenue est très fragile", commentait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les cours du pétrole avaient été plombés la veille par un indicateur manufacturier décevant en Chine et par l'annonce lundi soir d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen - ravivant les craintes sur la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
"Le marché s'est ressaisi dès mardi en fin d'échanges américains, alors que les investisseurs prenaient conscience de la possibilité que (le Premier ministre grec) Georges Papandréou n'ait pas suffisamment de soutien au Parlement pour organiser son référendum", expliquait Mme Varga.
"La vague de choc" générée par la perspective d'un référendum grec "s'est quelque peu estompée, et les espoirs d'un nouvel assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) soutiennent également le marché", ajoutaient les experts de Commerzbank.
La Fed doit rendre mercredi une décision de politique monétaire très attendue. La perspective d'un soutien accru à une économie américaine vacillante, passant par de nouvelles injections de liquidités, est de nature à affaiblir le dollar, ce qui rendrait plus attractifs les prix des matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les chiffres de la fédération professionnelle américaine API apportaient également un peu de réconfort au marché: elle a fait état mardi soir d'un recul de 156.000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis, lors de la semaine achevée le 28 octobre.
Elle a également estimé que les stocks d'essence avaient baissé de 1,1 million de barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 3,4 millions de barils.
"Ce sont des statistiques très encourageantes et les prix du pétrole réagissent en conséquence" avant les chiffres officiels du Département américain de l'Energie (DoE) attendus mercredi, observait Tamas Varga.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer de son côté une hausse de 900.000 barils des stocks américains de brut, ainsi qu'une baisse de 600.000 barils des stocks d'essence et une chute de 1,5 million de barils des réserves de produits distillés.
La prudence restait cependant de mise dans la zone euro, à la veille d'une réunion du G20 jeudi et vendredi à Cannes (sud de la France), qui devrait être dominée par la question de la Grèce.
"La zone euro est comme une flotte de navires, dont l'un (la Grèce) est en si mauvais état qu'il menace de couler. Et le capitaine de ce bateau annonce qu'il soumet toute décision au vote de son équipage en mutinerie... au risque de faire naufrager avec lui une partie de la flotte", commentait Mme Varga.
jq
(AWP / 02.11.2011 12h45)