Le brut flambe à New York, porté par un amalgame de facteurs
New York - Les prix du pétrole ont fini lundi en forte hausse, atteignant un record depuis le 3 août à New York, à la faveur du regain d'optimisme en Europe jumelé à la baisse du dollar ainsi qu'aux incertitudes renouvelées pour la situation au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre, dont c'est le second jour comme contrat de référence, a bondi de 3,95 dollars à 91,35 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a conclu à 111,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange, en hausse de 1,92 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
"Les cours flambent et la prime au risque est de retour", a résumé Rich Ilczyszyn, de MF Global.
"Les premiers échanges ont été stimulés par l'indice PMI de Chine, puis le marché a été motivé par la hausse de l'énergie sous toutes ses formes, mais aussi des céréales, dans le sillage des Bourses" qui ont salué les avancées des Européens dans le dossier de la crise de la dette, a souligné l'analyste.
L'espoir d'une reprise de la demande énergétique en Chine, deuxième consommateur de brut dans le monde, a été alimenté par la publication de l'indice PMI préliminaire de la banque HSBC.
Au plus haut depuis cinq mois, cet indice a fait état d'une reprise au mois d'octobre de l'activité manufacturière chinoise, après trois mois de contraction successifs.
Citant un haut responsable chinois, Phil Flynn, de PFG Best Research, a fait valoir que Pékin avait "pris des mesures pour ralentir l'inflation".
"Ceci peut signifier soit que la demande en pétrole a nettement progressé, soit que les Chinois sont en train de puiser dans leurs réserves, qui vont devoir être remplies de nouveau", a-t-il noté.
A Bruxelles, les dirigeants européens ont tracé dimanche les grandes lignes d'un plan de sortie de crise de la dette qui menace la zone euro, malgré des désaccords persistants sur les modalités d'un renforcement du Fonds de soutien de la zone euro (FESF).
Ils ont cependant repoussé toute décision à un nouveau sommet européen, prévu mercredi et qui se veut cette fois décisif.
Les Bourses européennes ont fini sur de fortes progressions et le dollar a baissé face à l'euro, rendant le brut, libellé en monnaie américaine, plus intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises.
"Il y a aussi les investisseurs qui se disent que comme les Américains se retirent d'Irak, ça va ajouter de la volatilité au Moyen-Orient. On a en plus le nouveau régime en Libye en période de test", a noté M. Ilczyszyn.
Le président américain Barack Obama a annoncé vendredi que les Etats-Unis comptaient retirer leurs 39'000 soldats d'Irak d'ici la fin de l'année. Washington a ensuite mis en garde l'Iran voisin que cela ne signifiait pas un désengagement américain de la région.
En outre, les investisseurs surveillaient la situation en Arabie saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le décès samedi du prince héritier saoudien Sultan ben Abdel pourrait attirer l'attention du marché sur les problèmes de succession à la tête du royaume saoudien, ont estimé plusieurs analystes.
rp
(AWP / 25.10.2011 06h21)