Quatrième séance de baisse d'affilée pour le brut à New York
New York : Les prix du pétrole ont aligné vendredi une quatrième séance d'affilée de baisse à New York, où le marché est resté plombé par l'abondance des stocks de brut aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars, nouveau contrat de référence, a terminé à 89,11 dollars, en recul de 48 cents par rapport à la veille.
Les cours avaient perdu plus de deux dollars jeudi.
A Londres par contre, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,02 dollar à 97,60 dollars.
"La semaine s'achève sur une note négative", a constaté Matt Smith, de Summit Energy. "Le brut aurait dû s'orienter à la hausse, en raison du renforcement de l'euro, du très bon indicateur publié en Allemagne, et de la hausse des marchés boursiers".
Mais "les prix sont plombés par le niveau élevé des stocks, et ce qui se passe à Cushing", dans l'Oklahoma (sud des Etats-Unis), où se situe le plus grand terminal de brut du pays, a ajouté l'analyste.
Aux Etats-Unis, les statistiques hebdomadaires sur les stocks pétroliers américains ont fait état d'une augmentation inattendue des réserves de brut la semaine dernière, tandis que celles de produits raffinés ont progressé bien plus que prévu.
A Cushing, où est stocké le brut pompé au Texas qui sert de référence sur le marché new-yorkais, les réserves sont revenues depuis le début de l'année à un niveau proche de leur record, autour de 37 millions de barils. Ce centre est proche de la saturation, ce qui pèse fortement sur les cours à New York.
Conséquence: l'écart se creuse entre les cours à Londres, qui restent proches des 100 dollars, et à New York, sous 90 dollars. Traditionnellement, le pétrole brut texan à un prix proche de celui de l'or noir de la mer du Nord, voire un peu plus cher, car il est plus léger, et donc plus facile à raffiner.
Les cours "baissent sous le poids des stocks", a renchéri Phil Flynn, de PFG Best. "La fermeture de l'oléoduc Trans Alaska n'a pas vraiment eu d'impact, et si on regarde le reste du pays, les importations ont augmenté sur la côte du golfe du Mexique".
Par ailleurs, "les inquiétudes concernant l'économie chinoise sont toujours là", a-t-il ajouté.
Des chiffres publiés jeudi à Pékin ont montré que la croissance économique du deuxième pays consommateur d'or noir avait accéléré, à 9,8% au quatrième trimestre 2010. La hausse des prix à la consommation est par ailleurs restée élevée, proche de 5% en décembre, ce qui a été interprété comme un signe que la banque centrale chinoise pourrait être amenée à adopter une politique monétaire moins accommodante pour éviter une surchauffe.
rp
(AWP/24 janvier 2011 06h21)