Hésitation - marché sans direction au lendemain d'une nette chute
Londres - Les prix du pétrole évoluaient sans direction vendredi en fin d'échanges européens, en repli sensible à New-York mais progressant à Londres, dans un marché nerveux après la forte chute de la veille, toujours sur fond de craintes d'un resserrement monétaire en Chine.
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 97,01 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de jeudi.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, lâchait quant à lui 68 cents à 88,93 dollars, creusant ses pertes sous le seuil de 89 dollars.
Aidés par l'affaiblissement persistant de la monnaie américaine, propre à stimuler les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises, les cours du baril esquissaient un timide rebond à Londres, après avoir chuté de 1,50 dollar la veille.
Sur la place new-yorkaise, les velléités de rebond du marché se heurtaient aux inquiétudes persistantes des opérateurs concernant la politique monétaire de la Chine, deuxième consommateur de brut de la planète, qui a annoncé jeudi avoir enregistré au quatrième trimestre une croissance vigoureuse de 9,8%.
Le Zhongguo Zhengjuan Bao (China Securities Journal), un des principaux quotidiens financiers du pays, avançait vendredi qu'un relèvement des taux directeurs en Chine pourrait intervenir autour du nouvel an chinois, qui tombe cette année le 3 février.
Cette mesure destinée à combattre une inflation galopante et à éloigner les risques de surchauffe économique pourrait peser sur la consommation énergétique du géant asiatique, redoutaient certains analystes.
"L'environnement macroéconomique reste relativement fragile, avec des indicateurs mitigés entre la Chine et aux Etats-Unis; les marchés font montre de volatilité, peinant à se trouver une direction, dans des échanges nerveux incitant aux prises de bénéfices", commentait Myrto Sokou, de Sucden Financial.
Aux Etats-Unis, les cours pâtissaient par ailleurs de l'accroissement des réserves pétrolières du pays, après la hausse sensible et inattendue des stocks de brut dévoilée la veille.
Les stocks d'essence et de produits distillés ont eux aussi progressé fortement, bien plus qu'attendu par le marché.
"Même si les Etats-Unis connaissent de nouveaux accès de froid cet hiver, les stocks de produits distillés devraient être assez importants pour répondre à une augmentation de court terme de la demande", relevait Tamas Varga, de PVM Oil Associates.
Ni un dollar affaibli ni de bons indicateurs, telle une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage américain annoncée jeudi, ne semblaient être en mesure de rasséréner le marché américain, remarquait-elle.
ds
(AWP/21 janvier 2011 18h40)