La hausse rapide de la production américaine bouscule le pétrole
Le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars, référence américaine du brut, cédait vers 14H10 GMT 49 cents et s'échangeait à 58,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
"Les données sur la progression de l'exploitation du pétrole de schiste aux Etats-Unis n'arrêtent pas de s'empiler et ce n'est pas de bon augure pour ceux misant sur une progression des cours", a mis en avant John Kilduff d'Again Capital.
Le pays serait en passe de devancer l'Arabie Saoudite puis, d'ici à la fin de l'année, la Russie, devenant "le leader mondial".
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait estimé que la production des Etats-Unis demeurait "préoccupante".
L'Agence américaine d'information sur l'énergie a aussi estimé lundi que la production de pétrole de schiste devrait atteindre 6,76 millions de barils par jour en mars dans le pays, soit 110.500 barils de plus qu'en février et 1,3 million de barils de plus qu'en mars 2017.
"Cette poussée rapide devient problématique", a estimé M. Kilduff. "D'autant plus que les producteurs américains sont particulièrement offensifs et sont prompts à exporter le pétrole, comme l'illustre l'envoi récent d'un cargo de brut américain aux Emirats arabes unis."
"Cela aurait semblé incroyable il y a quelques années, mais c'est désormais un signe précurseur du marché à venir", a jugé l'AIE.
Si l'objectif semblait à portée de main, les stocks de produits pétroliers ayant considérablement décru dans les pays membres de l'OCDE en 2017 et les prix ayant connu une belle remontée en deux ans, l'augmentation de l'offre américaine commence à inquiéter les marchés.
Cependant, il ne faut pas écarter une perturbation de l'offre causée par la géopolitique, a rappelé Tamas Varga, analyste chez PVM.
"Le Venezuela a déjà vu sa production chuter", a-t-il souligné.
(c) AFP