Nette baisse du pétrole à New York, le marché s'inquiète pour la demande
New York - Les prix du pétrole ont nettement baissé lundi à New York, les intervenants du marché s'inquiétant de l'évolution de la demande et spéculant sur une possible augmentation de l'offre des pays exportateurs.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet a terminé à 99,01 dollars, en recul de 1,21 dollar par rapport à vendredi.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,36 dollar à 114,48 dollars.
"Le marché est très réactif à l'influence des marchés extérieurs", a expliqué Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind Waldock.
Wall Street, qui reste sur cinq semaines d'affilée de baisse, évoluait en recul en dernière partie de séance.
"Cela pèse sur tous les marchés, y compris le marché pétrolier. On voit les statistiques économiques se dégrader aux Etats-Unis et dans le reste du monde, cela devrait affecter la demande", a observé M. Ilczyszyn.
Pour autant, à environ 100 dollars, le baril d'or noir reste "trop cher", selon l'analyste.
Mais "c'est probablement une mauvaise période pour que le marché baisse, en raison des troubles potentiels dans le monde arabe, de la saison des ouragans qui commence (dans l'Atlantique, ndlr). Il est difficile pour les courtiers de se positionner à la baisse", a-t-il constaté.
L'attention du marché se portait de plus en plus vers la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mercredi à Vienne.
Selon la plupart des analystes, le cartel devrait laisser inchangés ses quotas de production, malgré l'envolée des prix du brut observée notamment en raison des troubles dans le monde arabe, notamment en Libye.
Mais l'Arabie Saoudite, chef de file de l'organisation, "a évoqué une augmentation des quotas de production", a relevé Phil Flynn, de PFG Best.
De son côté, l'Iran a redit lundi son hostilité à cette idée, par la voix de son représentant Mohammad Ali Khatibi.
"Les mauvais chiffres économiques publiés aux Etats-Unis devraient augmenter la pression sur l'Opep pour augmenter ses quotas", ont noté les analystes de Commerzbank.
Les pays consommateurs craignent que la hausse des cours ne pèse sur la consommation des ménages et les marges des entreprises, ralentissant l'activité voire provoquant une nouvelle récession.
La réunion de l'Opep "est quelque chose à surveiller, mais ce qui compte, c'est l'économie mondiale", a relativisé Rich Ilczyszyn.
Le tableau économique a été assombri vendredi par la publication de statistiques de l'emploi décevantes aux Etats-Unis, avec notamment une hausse inattendue du taux de chômage, à 9,1%.
"Les gens craignent une rechute de l'économie, on a des signes de ralentissement en Chine, aux Etats-Unis, partout dans le monde", a relevé Phil Flynn.
Alors que la saison des ouragans vient de commencer dans l'Atlantique, le marché pétrolier surveille une zone de basse pression qui évoluait lundi dans la mer des Caraïbes et présentait 50% de chance de se transformer en ouragan pendant les prochaines 48 heures.
Si elle prenait la direction du nord-ouest, la tempête pourrait menacer directement les installations pétrolières off-shore du golfe du Mexique, qui représente près de 30% de la production de brut des Etats-Unis.