Le rééquilibrage du marché pétrolier se poursuit, mais ne sera pas sans accrocs
La demande mondiale d'or noir devrait croître de 1,4 million de barils par jour (mbj) cette année pour atteindre 96,1 mbj, soutenue notamment par une Europe plus gourmande au second semestre, a détaillé dans son rapport mensuel sur le pétrole l'AIE, qui tablait jusque là sur une hausse de 1,3 mbj.
En 2017, la consommation est anticipée en hausse de 1,3 mbj à 97,4 mbj, tirée essentiellement par les pays non membres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), en particulier la Chine et l'Inde.
Mais ce ne sera pas forcément suffisant pour réduire les stocks pétroliers. L'AIE a prévenu que leur persistance à des niveaux élevés, en raison notamment d'un affaiblissement de la demande pour les produits raffinés, pourrait menacer la récente stabilité des prix, qui évoluent depuis quelques semaines entre 45 et 50 dollars le baril après le plancher de 27,10 dollars touché en janvier.
A moins que la demande ne se révèle plus forte que nous ne l'anticipons actuellement, il y a un risque que les stocks de produits continuent d'augmenter et menacent toute la structure de prix, a-t-elle souligné.
- L'OPEP a le vent en poupe
La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union Européenne constitue un élément d'incertitude supplémentaire, même s'il est prématuré d'évaluer son impact sur la demande mondiale de pétrole, a-t-elle indiqué.
Mardi, l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait estimé que le rééquilibrage du marché se poursuivrait en 2017, avec une demande mondiale qui continuera à croître face à une production d'or noir toujours déclinante en dehors du cartel.
Sur le seul mois de juin, cette évolution a pesé sur l'offre mondiale, qui a diminué de 750.000 barils par jour par rapport à la même période en 2015, même si elle s'est inscrite en hausse de 600.000 barils par jour à 96 mbj par rapport au mois de mai, affecté par de gigantesque feux de forêts au Canada et des sabotages d'installations pétrolières au Nigeria.
Cela montre que les producteurs plus anciens demeureront essentiels pour le marché, même en cas de reprise de la production américaine de pétrole de schiste.
(c) AFP