Le pétrole de nouveau dans le rouge après le rapport de l'AIE
Vers 11H05 GMT (12H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 28,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 67 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, se repliait de 66 cents à 27,80 dollars.
Le Brent, qui a fini à l'équilibre mardi après une tentative de rebond avortée, était à nouveau orienté à la baisse ce mercredi tandis que le WTI, qui avait fait mardi son retour dans les échanges après un week-end prolongé, a immédiatement creusé ses pertes jusqu'à passer en début d'échanges asiatiques mercredi sous les 28 dollars le baril.
La référence américaine du brut a ainsi atteint vers 09H15 GMT 27,32 dollars, un plus bas depuis le 24 septembre 2003, emboîtant le pas à son homologue londonien qui était passé sous la barre des 28 dollars dès lundi.
"Les prix ont brièvement rebondi mardi au-dessus des 30 dollars le baril avant de s'effondrer à nouveau", remarquaient les analystes de Commerzbank.
Selon ces derniers, les commentaires extrêmement baissiers faits par l'Agence internationale de l'Énergie mardi concernant la situation du marché pétrolier ont été l'un des facteurs expliquant cette chute.Dans son dernier rapport mensuel, l'agence énergétique basée à Paris estime en effet que les prix du pétrole, qui sont tombés à leur niveau le plus bas depuis plus de 12 ans, pourraient continuer à baisser car l'offre devrait rester surabondante cette année du fait de la hausse de la production de l'Iran.
Avec la levée samedi des sanctions économiques et financières qui frappaient l'Iran, à la suite de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, la production mondiale pourrait s'accroître d'environ 300.000 barils par jour (mbj) d'ici à fin mars, selon l'AIE.
L'Iran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d'un million, mais le pays a annoncé dès lundi qu'il comptait augmenter sa production de 500.000 barils par jour.
Cette hausse contrebalancera largement la baisse de régime des producteurs non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), comme les États-Unis: ils devraient pomper 600.000 barils de moins cette année, après une hausse de 1,4 mbj en 2015 et même 2,4 mbj en 2014.
"L'AIE voit la possibilité d'une surabondance d'offre de 1,5 million de barils par jour durant la première moitié de l'année si l'Iran place 600.000 barils par jour supplémentaires sur le marché d'ici le milieu de l'année et que les autres pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) maintiennent leur production à son niveau actuel", poursuivaient les analystes de Commerzbank.
Même si la production des pays non membres de l'OPEP va baisser, entraînant un ralentissement du rythme de la constitution des stocks mondiaux au second semestre, le marché continuera à "se noyer dans un surplus d'offre", a prévenu l'AIE.
De son côté, David Hufton, analyste chez PVM, notait qu'il commençait à devenir manifeste que les prix du pétrole avaient atteint un niveau destructeur pour les producteurs américains de pétrole de schiste, seule une petite partie d'entre eux pouvant survivre à un baril de WTI à 30 dollars si jamais un tel niveau de prix devait se prolonger plus de quelques mois.
Dans ce contexte, le marché attendait les nouveaux chiffres hebdomadaires sur les stocks de brut et de produits pétroliers aux États-Unis, dont la publication est cette semaine repoussée à jeudi en raison du jour férié de lundi. Une première estimation fournie par l'association professionnelle American petroleum Institute (API) est attendue mercredi après la clôture des échanges.
(c) AFP