Le pétrole tente de se reprendre mais reste proche de plus bas en plus de six ans
Vers 11H00 GMT (13H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 44,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,13 dollar à 39,37 dollars.
"Si les prix se reprennent un peu mardi, cela ne vaut presque pas la peine d'en parler étant donné les pertes récemment enregistrées", commentaient les analystes de Commerzbank.
"Les mouvements de vente se sont généralisés lundi, sans tenir compte des pertes possibles (pour les investisseurs), sur fond de craintes de ralentissement économique notable en Chine", expliquait-on chez Commerzbank.
La Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde alors tout signe de ralentissement de sa croissance, qui est de plus le moteur de la reprise économique mondiale, fait craindre une baisse de sa demande énergétique dans un marché déjà affaibli par la surabondance de l'offre.
Ainsi, "les marchés financiers et de matières premières retiennent leur souffle en suivant les évènements actuels en Chine", observaient les analystes de Commerzbank.
Les cours ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, quand ils avaient atteint un pic annuel, plombés par une offre excédentaire, et ce malgré une amélioration de la demande stimulée par les prix bas.
Et face à la stratégie de protection de parts de marché de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain malgré la baisse des prix, les perspectives à court terme pour le Brent et le WTI sont moroses.
Pour Commerzbank, "le fait que le pétrole est la matière première à avoir le plus lourdement chuté (lundi) est à mettre sur le compte de commentaires du ministre iranien du Pétrole, qui a affirmé que son pays était près à augmenter sa production à n'importe quel prix pour s'assurer de ne pas perdre des parts de marché de façon permanente" malgré la levée attendue des sanctions qui pèsent sur ses exportations pétrolières.
Une fois les sanctions levées, le pays pourrait, selon certains observateurs et des responsables iraniens, entraîner une hausse de 1 million de barils par jour (mbj) de la production de l'Opep, pour la porter de 32 mbj à 33 mbj.
De plus, les analystes de Commerzbank scrutaient la situation de la production aux États-Unis, alors que la dégringolade des cours du pétrole implique que "de nombreux petits producteurs de pétrole de schiste risquent de ne pas être capables de couvrir leurs coûts" de production.
"Sans financement externe, il est probable qu'ils sortent du marché", ce qui entraînerait un ajustement de la production en nette baisse aux États-Unis et "permettrait aux cours de se reprendre", estimaient les experts de Commerzbank.
(c) AFP